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Ce jeudi 9 janvier, une délégation du Fonds Monétaire International (FMI) est attendue à Bangui, pour tenter de rétablir le dialogue avec le gouvernement. Au cœur des discussions : la réforme du secteur des hydrocarbures, un enjeu capital pour l’économie du pays. Cette visite est perçue comme une dernière chance pour débloquer les fonds nécessaires à la survie budgétaire de l’État.

La RCA est actuellement confrontée à un blocage avec le FMI, qui a gelé la troisième et dernière tranche d’un programme d’aide signé en 2023. Ce financement de plus de 20 millions de dollars devait permettre au pays de boucler son budget pour 2025. Cependant, l’institution internationale conditionne le déblocage des fonds à plusieurs réformes structurelles.

« La libéralisation des importations de carburant au cœur des débats »

La révision de la structure des prix des hydrocarbures, une augmentation de la contribution de la fiscalité pétrolière, qui devrait représenter 20 à 25 % des recettes de l’État ; devraient moderniser un secteur clé de l’économie, mais elles se heurtent à des résistances politiques et administratives.

Le ministère de l’Énergie et des Hydrocarbures, dirigé par Arthur Bertrand Piri, neveu du président Faustin-Archange Touadéra, est au centre de ce dossier. Le monopole des importations pétrolières, accordé à la société Neptune Oil, suscite de nombreuses critiques, notamment en raison de l’opacité des termes du contrat. Cette situation limite les prélèvements fiscaux de l’État et alimente les frustrations populaires face aux prix des carburants, parmi les plus élevés au monde.

Malgré une tentative de restructuration en septembre dernier, les discussions entre Arthur Bertrand Piri et Antoine Nzengue, patron de Neptune Oil, n’ont pas permis de parvenir à un accord. La crise reste donc entière.

« Une issue incertaine »

Pour le FMI, l’heure est à la fermeté. Le gouvernement doit accepter la réalisation d’une étude financée par la Banque mondiale sur le secteur des hydrocarbures et engager des réformes concrètes. Selon des sources au ministère des Finances, la balle est désormais dans le camp du président Touadéra : « Nous devons tout mettre en œuvre pour collaborer avec le FMI, car l’économie du pays en dépend », confie la source.

Au-delà des finances publiques, cette crise illustre les fragilités structurelles de la RCA et le poids des intérêts privés dans la gestion des ressources stratégiques. Si cette mission du FMI échoue, le pays risque de s’enfoncer dans une crise économique et sociale profonde, aggravant une situation déjà précaire dans l’un des États les plus vulnérables au monde.

Le dénouement de ces négociations sera déterminant pour l’avenir économique de la Centrafrique, mais aussi pour la stabilité politique du régime en place. Le gouvernement est face à un choix : céder aux pressions du FMI ou assumer les conséquences d’une rupture avec l’institution financière internationale.

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