Dans une annonce officielle faite lors de la conférence de presse hebdomadaire du gouvernement ce lundi 20 janvier 2025, le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement centrafricain, Maxime Balalou, a salué l’arrestation d’Armel Sayo, un ancien colonel de l’armée nationale recherché pour diverses accusations graves, notamment des actes présumés de déstabilisation et des violations des droits humains.
L’opération, menée grâce à une collaboration étroite avec les forces de sécurité camerounaises, est décrite comme une avancée majeure dans la lutte contre l’impunité et pour la justice en République centrafricaine (RCA).
Selon les informations fournies par le gouvernement, Armel Sayo, recherché depuis plusieurs années par les autorités centrafricaines, a été intercepté à Douala, au Cameroun, dans le cadre d’une opération conjointe entre les services de renseignement des deux pays. Son arrestation résulte d’une surveillance de longue haleine et d’un échange d’informations cruciales entre Bangui et Yaoundé. Les autorités camerounaises ont confirmé que Sayo, qui vivait sous une fausse identité, préparait activement des réseaux susceptibles de menacer la sécurité régionale.
« Un signal fort pour la justice »
« Nous félicitons nos partenaires camerounais pour leur efficacité et leur coopération exemplaire dans cette opération et la République centrafricaine est déterminée à éradiquer toutes les forces négatives qui empêchent notre pays de progresser. Nous travaillons sans relâche pour changer notre nation et rétablir la paix et la sécurité » a déclaré Maxime Balalou.
Le ministre a également assuré que toutes les démarches nécessaires sont en cours pour que Sayo soit extradé à Bangui dans les meilleurs délais afin qu’il réponde de ses actes devant la justice. Toutefois, l’annonce de cette extradition suscite des interrogations parmi certains observateurs.
Des analystes se montrent dubitatifs face à cette promesse, rappelant des précédents où des individus arrêtés au Cameroun n’ont jamais été jugés en RCA : « Des annonces similaires ont été faites par le passé, mais les suspects n’ont jamais été extradés, ou pire, ont fini par être libérés sans suite », déplore un expert en relations internationales basé à Bangui.
Interrogé sur ces doutes, Maxime Balalou a insisté sur l’engagement du gouvernement à respecter ses obligations internationales : « La République centrafricaine est un pays respectueux du droit international. Nous réitérons notre volonté de mener à bien cette affaire dans la transparence et conformément aux normes juridiques internationales. Chaque citoyen doit répondre de ses actes, et cela inclut M. Sayo ».
Cette affaire pourrait représenter un tournant pour le gouvernement centrafricain, qui cherche à regagner la confiance de ses citoyens et de la communauté internationale en renforçant la lutte contre l’impunité. Cependant, la gestion de l’extradition d’Armel Sayo et son éventuel procès seront suivis de près, car ils constitueront un test majeur pour le système judiciaire du pays.
En attendant, l’opinion publique reste partagée entre espoir et prudence, tandis que le gouvernement, lui, continue d’affirmer sa volonté de faire avancer la Centrafrique vers une paix durable.