Le spectre des enlèvements refait surface dans la région du Sahel. En l’espace de seulement quatre jours, deux ressortissants étrangers ont été kidnappés dans des zones proches, soulignant l’intensification des activités criminelles dans cette région instable.
Samedi dernier, une femme autrichienne a été enlevée à Agadez, dans le nord du Niger, une zone historiquement connue pour être un point de transit dans le désert saharien. Quelques jours plus tard, un citoyen espagnol a été kidnappé à Tamanrasset, en Algérie, avant d’être transféré au Mali voisin, selon des informations locales. Pour l’heure, ces deux enlèvements n’ont pas été revendiqués, mais les autorités suspectent une coordination probable par un même groupe opérant à travers les frontières poreuses de la région.
Ces incidents s’inscrivent dans un contexte sécuritaire préoccupant où des groupes armés, souvent affiliés à Al-Qaïda ou à l’État islamique, continuent d’exploiter l’instabilité politique et l’absence de contrôle étatique dans certaines parties du Sahel. Wassim Nasr, journaliste spécialiste des questions jihadistes, explique que de tels enlèvements servent souvent à obtenir des rançons ou à asseoir une présence médiatique.
La région fait face à un retrait progressif des forces internationales, comme celles de l’opération Barkhane, laissant un vide sécuritaire que les groupes jihadistes semblent déterminés à exploiter. Ces enlèvements, visant des étrangers, rappellent également les grandes vagues de kidnappings qui avaient marqué les années précédentes dans le Sahel.
Les gouvernements concernés, avec le soutien de partenaires internationaux, devront agir rapidement pour éviter que cette recrudescence ne devienne une tendance durable, dans un contexte où la confiance des populations locales et des ressortissants étrangers est déjà fragilisée.