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Le weekend dernier, c’est sous les « hourras » de ses militants et sympathisants que Crépin Mboli-Goumba, président du PATRIE a fait son apparition dans le 7e arrondissement de Bangui, pour dit-on, échanger avec sa base de la localité. Pas plus que Martin Ziguélé et Anicet Georges Dologuélé, qui, à travers leurs comptes Facebook respectifs, tentent de faire des « démonstrations de force » du passage de leurs militants lors des célébrations en différé de la fête de proclamation de la République dans les villes du pays. Visiblement, l’opposition est déjà en ordre dispersé avant le coup d’envoi du match. Cette fissure était-elle prévisible ?

La semaine dernière, « Afrique en plus » révélait dans ses colonnes et aussi sur son site internet les dissensions internes qui minent le fonctionnement de la principale plateforme d’opposition concernant une hypothétique participation à l’actuel processus électoral. Plus le temps passe, plus les divergences commencent à se révéler au grand jour.

« Retour à Canossa » ou realpolitik de la part de l’URCA et du MLPC ?

Alors que le Mouvement de Libération du peuple Centrafricain (MLPC) et l’Union pour le Renouveau Centrafricain (URCA), deux grands partis ont non seulement participé aux festivités relatives à la fête de proclamation de la République mais ont surtout invité leurs militants et sympathisants à s’inscrire sur les listes électorales, cette posture n’est pas du gout de certains de leurs collègues avec qui ils militent au sein du Bloc Républicain pour la Défense de la Constitution du 30 Mars 2016 (BRDC). Pour les contestataires, la position qui a été celle de l’opposition est de ne pas reconnaitre les institutions issues de la Constitution adoptée le 30 juillet 2023, mais surtout de ne pas prendre part à aucune échéance électorale jusqu’à ce qu’un dialogue politique et inclusif se tienne. Seulement, après analyses et prospections faites par leurs bases respectives, l’URCA de Dologuélé et le MLPC de Ziguélé ont ouvertement pris position contre cette décision pourtant unanime de l’opposition. Une situation qui n’a pas manqué de susciter frustrations et inquiétudes quant à la nécessité de l’unité de l’opposition démocratique à la veille des scrutins à venir.

Une unité factice et de principe…

Mais est-ce autant dire que l’opposition est-elle déjà divisée ? Jusque-là, nous sommes encore loin d’une telle affirmation, car les leaders de l’opposition continuent de partager la même plateforme, se rendent visite mutuellement et échangent régulièrement à propos des développements politico-sécuritaires en cours. Toutefois, des signaux inédits témoignent qu’à présent, les leaders politiques centrafricains jouent chacun sa carte. Et cela s’explique bien par les prises de position personnelles ou les manifestations publiques qu’organise chaque parti, lesquelles ont tout l’air d’un « match avant le match ».

Candidature unique de l’opposition à vau-l’eau ?

Il y a quelques mois, le média français « Africa Intelligence » faisait une révélation concernant les manœuvres discrètes des partis d’opposition visant à plébisciter une candidature unique lors de la prochaine présidentielle. Cependant, de nos sources, cette volonté se heurte aujourd’hui aux « calculs » des « grands » partis politiques qui composent le BRDC. Alors, sauf surprise de dernière minute – qui pourrait presque s’apparenter à un miracle – l’opposition centrafricaine ira, pour ces élections à venir, en ordre dispersé. Ce qui fait déjà dire à certains analystes lucides qu’en cas de candidature de Faustin Archange Touadéra (ce qui est fort probable) à la présidentielle de 2025, l’opposition risquerait juste de servir de caution à un 3e mandat de l’actuel locataire du palais de la renaissance, amenuisant ainsi sa chance d’imposer l’alternance face à ce qu’elle qualifie de « viol de la constitution » et de « mafia d’Etat ».

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