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Le Mouvement de libération du peuple centrafricain (MLPC), parti fondé en 1979 par des figures emblématiques telles que Pamadou, Wakanga, Balezou, Mazette et Kossimbela, traverse actuellement une crise interne majeure. Cette scission, marquée par l’émergence d’une faction dissidente, le MLPCO, montre les luttes de pouvoir et les rivalités internes qui secouent ce parti historique de la République centrafricaine.

Au centre de cette division se trouve un différend sur le titre foncier d’un terrain stratégique situé à Marabena au Centre de la capitale centrafricaine. Cette propriété, selon les membres du MLPC, appartient historiquement au parti, et toute tentative d’appropriation serait illégitime. Le terrain est devenu un symbole des tensions, opposant la faction officielle dirigée par Martin Ziguélé à ses dissidents regroupés sous l’appellation MLPCO, menée par Edouard Koyambonou.

Le porte-parole du MLPC, Kenny Yamba, accuse le pouvoir en place, notamment sous l’influence de Touadéra, de chercher à déstabiliser le parti. Selon lui, des pressions judiciaires sont exercées pour évincer le MLPC de ce terrain dans le but d’affaiblir sa position politique et d’éliminer toute opposition au projet présumé d’un troisième mandat présidentiel.

« Procédures juridiques et accusations mutuelles »

Le MLPC affirme avoir saisi le tribunal administratif en référé depuis deux ans pour empêcher l’usage abusif de son nom par les dissidents. Cependant, cette affaire traîne, ce qui renforce les frustrations au sein de la faction officielle. D’un autre côté, les dissidents, soutenus par M. Koyambonou et d’autres anciens partisans, revendiquent également leur droit sur Marabena, accusant Martin Ziguélé d’utiliser le terrain à des fins personnelles.

L’un des fondateurs du MLPC, M. Jackson Mazette, a critiqué la gestion actuelle du parti par Ziguélé, affirmant que ce dernier ne défend pas les intérêts du MLPC mais ses ambitions personnelles. Mazette a également rappelé qu’il avait participé personnellement à l’acquisition du terrain, destiné à servir de siège pour le parti, et qu’il n’appartenait pas exclusivement à Ziguélé.

Dans un communiqué signé le 22 janvier 2025, le MLPC a appelé ses partisans à résister aux « manœuvres d’intimidation » et à défendre leur droit face à ce qu’ils considèrent comme une tentative de spoliation orchestrée par le pouvoir. Une nouvelle audience est prévue pour février, et le MLPC affirme être prêt à toutes les éventualités.

L’issue de ce conflit, qu’elle soit juridique ou négociée, pourrait avoir des implications significatives sur l’avenir du MLPC et sur le paysage politique centrafricain. Alors que les ambitions politiques et les enjeux fonciers se mêlent, ce dossier pourrait redéfinir l’équilibre des forces au sein du parti et influencer les dynamiques politiques nationales.

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