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La crise en République démocratique du Congo (RDC) continue de provoquer des tensions diplomatiques majeures au sein des organisations régionales africaines. Lors du sommet conjoint entre la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) et la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), une décision inattendue a marqué les discussions : Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’Union africaine (UA), a été prié de quitter la réunion avant le début des discussions à huis clos entre les chefs d’État.

Selon des sources diplomatiques, la présence de Moussa Faki aurait suscité des désaccords parmi les dirigeants présents. Certains États membres auraient exprimé leur mécontentement face à la gestion de l’UA concernant la crise en RDC, en particulier sur la question du rôle du Rwanda dans le conflit opposant Kinshasa aux rebelles du M23 : « Il y a un manque de confiance croissant envers l’Union africaine dans ce dossier », a confié un diplomate sous couvert d’anonymat : « Certains chefs d’État estiment que l’UA n’a pas été suffisamment ferme dans ses décisions et que son engagement reste flou. »

« Un contexte diplomatique tendu »

Ce sommet de Dar es Salaam intervient à un moment où les tensions entre la RDC et le Rwanda sont à leur paroxysme. Kinshasa accuse Kigali de soutenir activement le M23, une accusation que le gouvernement rwandais nie fermement. La SADC et l’EAC tentent, chacune de leur côté, d’imposer des solutions diplomatiques, mais la coordination entre ces blocs régionaux et l’UA reste compliquée.

L’exclusion de Moussa Faki pourrait signaler une volonté des organisations régionales de s’affranchir de l’UA pour mieux gérer la crise de manière indépendante. Toutefois, cette décision risque également de fragiliser l’unité africaine face aux défis sécuritaires grandissants dans la région des Grands Lacs.

L’Union africaine, déjà critiquée pour son manque d’efficacité dans la résolution de certains conflits sur le continent, pourrait voir son influence encore diminuée si elle est perçue comme incapable de jouer un rôle de médiateur crédible. Cette exclusion de son président lors d’un sommet aussi crucial envoie un signal fort sur l’état des relations entre l’UA et les blocs régionaux. Dans l’immédiat, Moussa Faki n’a pas encore réagi publiquement à cet incident. Reste à savoir si l’Union africaine prendra des mesures pour apaiser les tensions et regagner la confiance des États membres engagés dans la résolution de la crise en RDC.

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