
L’armée tchadienne a annoncé avoir achevé sa contre-offensive contre le groupe jihadiste Boko Haram dans la région du lac Tchad, affirmant que les combattants terroristes n’ont désormais plus « aucun sanctuaire » sur le territoire tchadien.
L’opération militaire, baptisée Haskanite, a permis de neutraliser 297 terroristes selon le porte-parole de l’État-Major général des armées, le général Chanane Issakha Acheik. Toutefois, les affrontements ont coûté la vie à 27 personnes du côté tchadien, dont 24 soldats et 3 civils, et fait 41 blessés.
Cette offensive a combiné des frappes aériennes et des opérations terrestres pour démanteler les bases du groupe jihadiste dans la région frontalière du Nigeria, du Cameroun et du Niger. « Le Tchad n’abritera plus jamais de sanctuaire pour ces criminels », a martelé le général Acheik lors d’une conférence de presse à N’Djamena.
« Un combat de longue haleine contre Boko Haram »
Depuis son émergence en 2009 au Nigeria, Boko Haram s’est imposé comme l’un des groupes jihadistes les plus violents du continent. Ses attaques ont causé plus de 40 000 morts et déplacé environ 2 millions de personnes dans le nord-est du Nigeria et les pays voisins.
Malgré les efforts conjoints des armées de la région et le soutien de partenaires internationaux, Boko Haram reste une menace difficile à éradiquer en raison de sa mobilité et de sa capacité à se réorganiser. En mars 2020, une attaque meurtrière contre une base militaire tchadienne avait fait une centaine de morts, marquant l’une des pertes les plus lourdes pour l’armée du pays.
Si l’annonce de la fin de l’opération Haskanite constitue un succès stratégique pour le Tchad, la menace jihadiste n’est pas pour autant éradiquée. Des experts estiment que Boko Haram pourrait tenter de se replier vers d’autres zones reculées ou renforcer sa présence dans les pays voisins.
L’armée tchadienne reste cependant sur ses gardes : « Nous continuerons à surveiller nos frontières et à travailler avec nos partenaires pour garantir la sécurité de notre territoire, » a conclu le général Acheik.