
En matière d’énergie, le chef de l’Etat a déploré la faible production due à l’absence d’une politique rigoureuse pendant quarante ans, avant de mentionner la construction de deux champs solaires produisant respectivement 15 et 25 mégawatts, ce qui permet d’approcher la satisfaction des besoins de la ville de Bangui évalués à 150 mégawatts.
Quant aux hydrocarbures, le discours relève une amélioration de la distribution de carburants grâce à la construction à Kolongo, près de Bangui, de deux nouveaux bacs de stockage de 5 500 m3 chacune et d’un dépôt pétrolier à l’aéroport international de Bangui, ainsi que l’implantation de 12 nouvelles stations-services à Bangui et la réouverture de cinq autres en province.
S’agissant de la fourniture d’eau potable, il ressort du discours que la capacité de production de la Société de distribution d’eau en Centrafrique (SODECA) est passée de 1 500 en 2016 à 2 250 m3/h suite à la construction de nouvelles stations de pompage sur le fleuve Oubangui pour la capitale Bangui ainsi que la réalisation de 3 500 forages et la réhabilitation de 2 847 autres en milieu rural, ce qui a porté le taux d’accès à l’eau potable de 32% en 2016 à 47% en 2023, soit 1 200 000 personnes..
Abordant le secteur minier, le Président Touadéra s’est réjoui de ce que, malgré l’embargo imposé par le processus de Kimberley, la production du diamant soit passée de 12.641,05 carats en 2016 à 107.857,2 carats en 2023, permettant d’engranger 355.960.368 FCFA de taxes contre 29.852.987 FCFA en 2016. Idem pour la production d’or qui est passée de 32.934,78 grammes en 2016 à 1.743. 945,17 grammes en 2023. Pour le pétrole, le président de la République a indiqué que le nouveau découpage des blocs pétroliers a permis de passer de 5 à 13 blocs en 2023, permettant à l’Etat de percevoir des taxes superficiaires de 159.816.000 F CFA par an, soit 1.127.528.000 FCFA de 2016 à 2023.
Selon le chef de l’Etat, les effets combinés du nouveau Code minier, des mercuriales de diamant et d’or ainsi que la levée totale de l’embargo sur le diamant et l’intensification de la lutte contre la fraude et la contrebande devrait permettre d’obtenir de meilleurs résultats.
Forêt
Dans les domaines des Forêts, l’introduction de la délivrance de quitus sur tous les bois destinés à l’exportation ont permis la perception de 37 milliards de FCFA des taxes.
En matière agricole,
les résultats relevés par le chef de l’Etat sont la création des groupements en coopératives agricoles de Boda, Bouar et Mbaïki, l’aménagement, la réhabilitation et la construction des infrastructures agricoles dans les zones de production à Bambari, à Péndé, à Ngoulinga et Boukoko, l’acquisition des machines agricoles qui ont permis le défrichage de plus de 3000 hectares et la relance des filières coton, cacao et café.
En matière d’élevage et de santé animale, les nombreuses réalisations retenues par le président Touadéra sont entre autres la réhabilitation et la construction des abattoirs hygiéniques de Berberati, Mobaye, Bambari et des aires d’abattage de Ndélé, Kaga-Bandoro et Bria, la construction d’une station piscicole à Landja et la construction de la pharmacie vétérinaire de Bouboui 2.
Le chef de l’Etat a également souligné un des nombreux défis qui entravent cette activité, à savoir la transhumance armée « à l’origine de sempiternels conflits entre agriculteurs et éleveurs ». D’où la nécessité de sensibiliser les éleveurs au respect de la réglementation en matière de transhumance et « à ne pas céder aux manipulations des fauteurs de trouble, car la République Centrafricaine est une terre d’accueil où il fait bon vivre ».
S’agissant de la promotion des arts et de la culture, le discours sur l’Etat de la Nation retient comme réalisations la création d’un ensemble artistique national et un centre national de la cinématographie, sans compter l’adopion de la loi portant Droit d’auteur et Droits voisins ainsi que ainsi que la loi portant création du Bureau Centrafricain du Droit d’Auteur et des Droits Voisins (BUCADA).
Il note également la réhabilitation de 5 sites d’accueil touristique, en provinces, à savoir Doli Lodge à Bayanga, le bâtiment des 100 Villas à Mongoumba, l’hôtel des Chutes de Boali, les infrastructures du Lac des crocodiles sur la route de Boali et l’hôtel de tourisme à Bambari.
Amorçant la conclusion de son discours sur l’Etat de la Nation, le Pr TOUADERA a indiqué avoir trouvé, à son arrivée à la tête de l’Etat, « un secteur social dévasté ».
Mais, préférant insister sur les réalisations à l’actif de son gouvernement, il a relevé que dans le domaine de la santé, la RCA détient l’un des meilleurs taux de couverture vaccinale en Afrique, ce qui lui a valu le satisfecit du Comité de haut niveau sur la vaccination contre le Covid-19 ainsi que le titre de « Champion de la Vaccination ». Cette performance se justifie d’après lui par les nombreuses réformes et investissements engagés par le gouvernement, permettant la réhabilitation ou la construction, entre autres, Plus de 365 structures sanitaires, un hôpital de prise en charge des endémo-épidémies d’une capacité d’accueil de 350 lits, un Centre National d’Hémodialyse. Quant aux ressources humaines, le chef de l’Etat a indiqué que Le nombre de médecins exerçant dans les provinces et zones rurales reculées est passé de 204 en 2016 à 419 en 2024. Notant, pour s’en réjouir, que le taux de mortalité infantile qui était de 138 décès pour 1000 naissances en 2016 est tombé à 99 décès pour 1000 naissances vivantes en 2024, il a néanmoins déclaré la mortalité maternelle une urgence nationale, avant d’annoncer la création de 5 Ecoles Régionales de formation du personnel paramédical à raison d’une école par Région ainsi que le déploiement d’au moins 10.000 agents de santé communautaire et l’accélération de la modernisation de l’infrastructure sanitaire et du plateau technique, sans oublier la construction d’un hôpital polyclinique de 250 lits, l’ouverture d’un centre moderne de cardiologie.
Education
Abordant son domaine d’expertise, à savoir l’éducation, le Professeur TOUADERA a d’abord posé que celle-ci ne « constitue pas seulement un droit inaliénable », mais également un facteur de paix, de cohésion sociale et de stabilité du pays. O, a-t-il relevé en guise d’exemple, en 2016, il n’y avait que deux centres de formation professionnelle et technique, non opérationnels contre 12 aujourd’hui.
En termes d’actions dans l’ensemble du secteur de l’éducation, il a souligné l’acquisition de 22 460 manuels scolaires pour le préscolaire, l’intégration du sango comme seconde langue d’enseignement, l’édition de 130.300 manuels en mathématiques, Français, sciences physiques, sciences vivantes et Anglais pour le Collège et l’arrimage de tous les établissements universitaires au système LMD (Licence Master Doctorat) ainsi que la création de 5 Ecoles Doctorales dans les domaines des Sciences de la santé humaine et vétérinaire.
Toujours dans le volet social, le chef de l’Etat a évoqué les efforts déployés dans le domaine de la fonction publique pour maîtriser l’effectif des fonctionnaires et agents de l’Etat, ce qui a permis l’intégration de 14 400 jeunes diplômés entre 2016 et 2024. En outre, une stratégie de recouvrement des cotisations Sociale a permis d’en augmenter le niveau de 4 milliards en 2016 à 15.645.400.000 FCFA en 2023, favorisant l’apurement des arriérés des prestations sociales gelées de 2002 à 2007, pour un montant total de 11. 900. 000. 000 FCFA.
Genre
La question du genre a également été abordée par le chef de l’Etat, qui a mis en exergue la loi sur la parité Homme-Femme promulguée dès la première année de son exercice, en novembre 2016.
Il a également mentionné la mise en place de l’Observatoire National de la Parité et la construction de 215 espaces sûrs à l’exemple de la Maison de la femme de Mbaïki, de Damara, de Bambari, pour la prise en charge holistique des victimes de Victimes des Violences basées sur le Genre.
La diplomatie et la politique intérieure ont constitué la dernière partie du discours sur l’Etat de la Nation. S’agissant du premier point, le chef de l’Etat, Faustin Archange TOUADERA, a réaffirmé sa disponibilité à élargir les liens de coopération avec les pays partageant des valeurs et intérêts communs avec la RCA et à défendre des valeurs universelles telles que l’égalité souveraine des Etats, le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, la non-ingérence dans les affaires intérieurs des Etats, la politique de non-alignement.
Concernant la politique intérieure, le président TOUADERA a mis l’accent sur la tenue prochaine d’élections municipales censées permettre de « rompre avec tous les précédents et toutes les traditions politiques consistant à nommer des membres ou sympathisants du parti au pouvoir à la tête des délégations spéciales ».
Il a mis un terme à son propos en rappelant que la nouvelle Constitution « nous impose l’obligation de travailler à garantir notre indépendance et notre souveraineté, à nous sentir responsables de notre destin et capables de prendre en charge notre avenir ».