
Dans un contexte de tensions croissantes en République Démocratique du Congo (RDC), les chefs d’État et de gouvernement des blocs régionaux de l’Afrique de l’Est (EAC) et de l’Afrique australe (SADC) se sont réunis par vidéoconférence le 24 mars 2025. L’objectif : adopter des mesures concrètes pour restaurer la paix et la sécurité dans l’Est de la RDC, une région en proie à une escalade des violences.
Le sommet a été coprésidé par le Président du Kenya et Président en exercice de l’EAC, William Ruto, ainsi que par son homologue du Zimbabwe, Emmerson Mnangagwa, à la tête de la SADC. Ont également pris part à la réunion des dirigeants de douze pays africains, parmi lesquels le Président congolais Félix Tshisekedi, son homologue rwandais Paul Kagame, le chef d’État sud-africain Cyril Ramaphosa, ainsi que des représentants de l’Angola, de la Tanzanie, de la Zambie et de la Somalie.
Ce sommet fait suite aux résolutions adoptées lors de la première réunion conjointe à Dar Es Salaam le 8 février 2025, ainsi qu’aux décisions prises lors du Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union Africaine et du Conseil de Sécurité de l’ONU en février dernier.
Les discussions ont abouti à l’adoption d’un rapport stratégique, fruit de la réunion ministérielle conjointe du 17 mars 2025 à Harare. Ce document établit une feuille de route détaillée avec des mesures à court, moyen et long terme pour pacifier la région.
Parmi les principales décisions : Mise en œuvre immédiate des recommandations du rapport, renforcement de la coopération militaire et diplomatique, nomination d’un Groupe de Facilitateurs de haut niveau
Des figures africaines pour mener la médiation
Pour assurer le suivi du processus de paix, le sommet a désigné cinq personnalités africaines de renom : Olusegun Obasanjo (ancien Président du Nigeria), Uhuru Kenyatta (ancien Président du Kenya), Kgalema Motlanthe (ancien Président de l’Afrique du Sud), Catherine Samba Panza (ancienne Présidente de la Centrafrique), Sahle-Work Zewde (ancienne Présidente de l’Éthiopie)
Ces leaders auront pour mission de mener les négociations avec les différentes parties prenantes et de garantir l’application des engagements pris.
Le sommet a également chargé les Secrétariats de l’EAC et de la SADC d’informer officiellement l’Union Africaine et le Conseil de Sécurité des Nations Unies des décisions adoptées. De plus, les coprésidents de la réunion organiseront une séance de travail avec les facilitateurs dans les 7 prochains jours afin de préciser les étapes à suivre.
Alors que l’Est de la RDC est le théâtre de conflits armés depuis des décennies, cette initiative conjointe entre la SADC et l’EAC marque une approche régionale renforcée pour mettre un terme aux violences. Reste à voir si les mesures décidées seront appliquées efficacement sur le terrain et si les tensions entre la RDC et ses voisins, notamment le Rwanda, pourront être désamorcées.
Une chose est sûre : la mobilisation des instances africaines pour une paix durable en RDC n’a jamais été aussi forte.