
La ville de Berberati, située dans l’ouest de la République Centrafricaine, a accueilli du 11 au 12 mars 2025 la 4ᵉ rencontre sur la sécurité transfrontalière entre la RCA et le Cameroun. Cette réunion d’importance stratégique a rassemblé des hauts responsables militaires et sécuritaires des deux pays afin de discuter des défis sécuritaires communs et des mesures à adopter pour assurer la stabilité des régions frontalières.
Organisée sous la co-présidence du ministre centrafricain de la Défense Rameaux Claude BIREAUX et de son homologue camerounais Joseph BETI ASSOMO, cette rencontre a permis aux deux parties de faire le point sur la situation sécuritaire actuelle et d’évaluer les actions menées depuis la précédente réunion.
Les échanges ont porté sur plusieurs thématiques majeures : Le contrôle des frontières, notamment pour prévenir l’infiltration de groupes armés et le trafic illégal, la sécurisation des axes routiers reliant les deux pays afin d’assurer une libre circulation des personnes et des biens, le renforcement des échanges de renseignements entre les forces de défense et de sécurité, la mise en place de patrouilles mixtes et de bases avancées, pour une intervention rapide en cas de menace, la lutte contre la criminalité transfrontalière, incluant la contrebande, le braconnage et le trafic d’armes.
Les zones frontalières entre la RCA et le Cameroun sont régulièrement le théâtre d’activités criminelles et de violences perpétrées par des groupes armés non étatiques. La porosité des frontières facilite les incursions de ces groupes, qui se livrent à des pillages, des enlèvements et des attaques contre les populations civiles et les forces de défense.
Le Général d’Armée Zephirin MAMADOU, chef d’état-major des forces armées centrafricaines, a insisté sur la nécessité d’une approche coordonnée pour faire face à ces menaces : « Nos deux nations font face aux mêmes menaces sécuritaires, et seule une coopération renforcée nous permettra de protéger efficacement nos populations. Nous devons impérativement accroître nos patrouilles conjointes et améliorer le partage d’informations stratégiques pour neutraliser les groupes armés qui sévissent dans nos zones frontalières. »
De son côté, le Général de Corps d’Armée René Claude MIKA, chef d’état-major des forces armées camerounaises, a souligné l’importance de la complémentarité entre les forces des deux pays : « La sécurité de nos frontières repose sur une collaboration étroite et une confiance mutuelle. Nous devons mettre en place des mécanismes de réaction rapide, basés sur un échange efficace de renseignements et une coordination tactique accrue. La paix et la stabilité de nos régions dépendent de notre capacité à agir ensemble. »
« Des engagements concrets pour l’avenir »
À l’issue des travaux, plusieurs engagements ont été pris pour renforcer l’efficacité de la coopération sécuritaire entre la RCA et le Cameroun. Parmi les principales décisions figurent : La création d’un centre de coordination sécuritaire pour centraliser et analyser les informations stratégiques, la mise en place d’unités d’intervention rapide pouvant être déployées conjointement en cas de menace, l’organisation de formations conjointes entre les forces des deux pays afin d’harmoniser les méthodes d’intervention, l’intensification des opérations de désarmement et de démobilisation des groupes armés opérant dans la région.
Un comité de suivi composé d’officiers supérieurs des deux armées sera chargé de veiller à l’application de ces engagements et d’évaluer leur impact lors de la prochaine rencontre, prévue en 2026.
Cette 4ᵉ rencontre marque une nouvelle étape dans la collaboration sécuritaire entre la RCA et le Cameroun. Face aux défis sécuritaires grandissants, les deux pays ont réaffirmé leur engagement à travailler ensemble pour garantir la paix et la sécurité dans leurs zones frontalières.
Les populations locales, principales victimes de l’instabilité, espèrent que ces engagements se traduiront rapidement par des actions concrètes, permettant ainsi un retour à une vie paisible et un développement économique durable dans ces régions stratégiques.