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Le processus du Quatrième Recensement Général de la Population et de l’Habitation (RGPH-4) franchit une nouvelle étape. Le vendredi 22 août, le lycée de Miskine, situé dans le 5 arrondissement de Bangui, a accueilli le lancement officiel de la formation des formateurs, en prélude au dénombrement national prévu dans les prochains mois. Cette première session, qui mobilise plus de 600 participants, marque le début d’un vaste dispositif en cascade qui s’étendra jusqu’au 15 septembre.

Lancée en présence des responsables de l’Institut Centrafricain des Statistiques et des Études Économiques et Sociales (ICASEES), cette formation se distingue par une approche inclusive. Les organisateurs ont veillé à impliquer non seulement les jeunes et les femmes, mais aussi des représentants des communautés autochtones, notamment les Ba’Aka, afin que l’opération reflète la diversité sociale du pays.

Répartis dans une dizaine de salles de classe, les participants reçoivent un enseignement centré sur les méthodes pédagogiques et les règles éthiques essentielles à la conduite d’un recensement crédible. L’objectif, selon les encadreurs, est de doter ces futurs formateurs des compétences nécessaires pour transmettre avec efficacité les savoirs aux milliers d’agents recenseurs appelés à couvrir l’ensemble du territoire national.

Pour Benjamin Zabango et Célestin Molondo, tous deux issus de la communauté Ba’Aka et présents à la session de Miskine, cette initiative représente une avancée majeure : « Notre participation témoigne de la reconnaissance de notre rôle dans la société centrafricaine. Nous sommes heureux de contribuer à ce recensement, qui permettra de mieux connaître notre pays et nos besoins », ont-ils confié à la presse.

Formation des coordinateurs et superviseurs

En parallèle, l’ICASEES s’apprête à lancer une autre vague de formation, destinée cette fois à 750 coordinateurs et superviseurs. Ces derniers auront la responsabilité de former à leur tour plus de 7 600 agents recenseurs, qui seront déployés dans les villes, villages et zones reculées du pays : « Le recensement général ne peut réussir que si nous disposons d’un dispositif humain bien préparé et discipliné. C’est pourquoi nous insistons sur la qualité de la formation, depuis les formateurs jusqu’aux agents de terrain », a expliqué un cadre de l’ICASEES.

Le lendemain du lancement, soit le samedi 23 août, une rencontre d’information a réuni le staff de l’ICASEES et plusieurs journalistes à Bangui. Cette séance visait à clarifier les enjeux et les étapes à venir du RGPH-4, tout en rassurant l’opinion publique sur les dispositions logistiques mises en place.

À cette occasion, le Directeur général de l’ICASEES, Bienvenu Ali Katalikora, a pris la parole : « Nous avons mobilisé les moyens nécessaires pour que ce recensement soit une réussite. Grâce à l’appui de nos partenaires techniques et financiers, au premier rang desquels figure la Banque mondiale, le RGPH-4 sera entièrement numérisé. Cela représente un grand pas vers la modernisation de notre système statistique », a-t-il affirmé.

Le directeur a également insisté sur l’ampleur du dispositif : plus de 12 000 chefs de villages et de quartiers seront impliqués directement dans l’opération, afin de faciliter le travail des agents recenseurs et d’assurer une couverture exhaustive du territoire national.

Selon lui, l’importance du RGPH-4 va bien au-delà du simple décompte des habitants. Les données qui en découleront permettront d’éclairer la mise en œuvre de plusieurs politiques publiques. « Le recensement nous donnera une photographie précise des caractéristiques individuelles et collectives de notre population. Cela concerne la démographie, l’habitat, les conditions sociales et économiques. Ces informations sont essentielles pour suivre les Objectifs de Développement Durable (ODD), pour actualiser le Plan National de Développement (PND) et pour fournir au gouvernement et aux institutions partenaires une base fiable de travail », a-t-il expliqué.

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