
Alors que la République centrafricaine se prépare pour les élections groupées de 2025, le Conseil National de la Médiation (CNM), avec l’appui financier du Centre pour le Dialogue Humanitaire (CDH), a lancé une formation à l’intention de 120 points focaux issus des régions 1 et 7.
L’objectif principal de cet atelier est de renforcer leurs compétences en matière de résolution des conflits par le dialogue et la médiation, un enjeu crucial à l’approche d’un scrutin qui s’annonce particulièrement tendu.
Les élections à venir suscitent déjà de vives tensions, notamment autour de la question du troisième mandat du Président Faustin-Archange Touadéra. L’opposition, farouchement opposée à cette possibilité, a promis de tout mettre en œuvre pour empêcher son maintien au pouvoir. Cette situation alimente un climat de crispation politique qui pourrait dégénérer en conflits si des mécanismes de prévention ne sont pas mis en place à temps.
Dans ce contexte, le Conseil National de la Médiation, qui a pour mission de prévenir et résoudre les crises à travers le dialogue, joue un rôle déterminant. Il œuvre également à l’amélioration des relations entre l’administration et les citoyens afin de garantir le respect des droits de chacun.
« Une formation pour la paix et la cohésion sociale »
L’atelier de formation, qui se déroule à Bangui, réunit 120 participants venus des villes de Damara, Yaloké, Mbaïki, Boda, Bégoua et Bangui. Ces points focaux auront pour mission d’identifier les risques de conflits électoraux et de favoriser des solutions pacifiques au sein de leurs communautés.
Selon le Président du CNM, El Hadji Moussa Laurent Ngon Baba, cette initiative vise à garantir un climat électoral apaisé : « L’année 2025 est cruciale pour la paix et la cohésion sociale en Centrafrique. Il s’agit d’une année électorale où les tensions peuvent rapidement dégénérer si des mesures de prévention ne sont pas mises en place. C’est pourquoi nous devons activer nos points focaux dès maintenant afin d’éviter toute crise qui pourrait surgir. »
Le Centre pour le Dialogue Humanitaire, partenaire clé de cette initiative, réaffirme son engagement à accompagner le Centrafrique vers un processus électoral inclusif et transparent. Héritier Brilland Ndakpanga, chargé de médiation politique au CDH, insiste sur l’importance d’un tel soutien : « Notre objectif est de promouvoir un dialogue constructif entre toutes les parties prenantes afin de garantir la participation massive et transparente des citoyens aux élections. La prévention des conflits est essentielle pour assurer la stabilité du pays. »
Malgré ces efforts, le défi reste de taille. L’opposition continue de dénoncer une tentative de maintien au pouvoir du Président Touadéra et milite pour une alternance politique. Avec les tensions qui s’irritent, la formation des points focaux apparaît comme une initiative adaptée pour prévenir les crises potentielles.
Reste à savoir si ces actions de médiation suffiront à apaiser le climat politique et à garantir un scrutin libre, transparent et accepté par toutes les parties. La suite des événements déterminera l’impact réel de ces initiatives sur la stabilité du pays.