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Le 4 mars dernier, la République Centrafricaine a été choquée par une nouvelle tragédie dans l’un de ses établissements de détention les plus sensibles : l’OCRB de Petevo dans le 6ème arrondissement de Bangui. Un détenu a été retrouvé mort après avoir été victime de tortures, un acte de violence brutale qui soulève des questions lourdes sur les pratiques policières et les conditions de détention dans le pays.

Ce drame est loin d’être un incident isolé, et il jette une lumière inquiétante sur les abus qui se déroulent dans le système pénal de notre Nation.

Lorsque des hommes et des femmes sont emprisonnés, qu’ils soient innocents ou coupables, ils doivent être protégés par la loi. Le rôle des forces de l’ordre n’est pas de venger des offenses, mais de garantir la sécurité des citoyens et de faire respecter l’ordre avec justice. Mais que se passe-t-il quand cette fonction de protection se transforme en violence et en cruauté ? Quand les abus deviennent des comportements systématiques et que la brutalité se substitue à l’humanisme, il est urgent de s’interroger sur l’état de notre système judiciaire et sur l’impunité qui semble régner en toute tranquillité dans un Etat qui se veut un Etat de droit.

Ce cas de torture mortelle est loin d’être un simple incident isolé. Il s’inscrit dans une longue série de violations des droits humains, où des détenus subissent des mauvais traitements, sont privés de leurs droits fondamentaux et parfois même, comme dans ce cas tragique, trouvent la mort. Les témoignages sur les conditions de vie dans nos prisons sont accablants, de l’enfermement dans des cellules insalubres à l’isolement, en passant par l’absence d’assistance médicale et, surtout, l’usage de la violence policière.

Ce qui rend cette situation encore plus insupportable, c’est le silence assourdissant des autorités policières et judiciaires. Jusqu’à présent, aucune réaction n’a été formulée à l’égard de ce drame, aucune enquête n’a été ouverte de manière visible. L’inaction des responsables face à ces abus montre une fois de plus l’impunité qui existe au sein de certaines institutions de notre pays. Ce silence envoie un message dévastateur : celui que la vie humaine, et en particulier celle des plus vulnérables, n’a que peu de valeur dans certaines sphères de la justice.

Face à cette situation, il est impératif de remettre en question la culture du silence et de l’impunité qui semble gouverner notre système. L’Etat doit se doter des moyens nécessaires pour mettre fin à ces pratiques inhumaines et garantir à chaque citoyen un traitement respectueux de sa dignité, quel que soit son statut. Cela nécessite la mise en place d’un mécanisme de surveillance indépendant dans les lieux de détention, la formation des policiers et des gardiens de prison aux droits humains, ainsi qu’une plus grande transparence dans le suivi des affaires de bavures policières.

Le 4 mars, un homme a payé de sa vie pour l’impunité qui règne dans les murs de l’OCRB de Petevo. Une bavure qui qui ne saurait rester impunie. Une justice juste et équitable doit être exigée pour tous. Les autorités doivent prendre leurs responsabilités et garantir que de tels actes ne se reproduiront plus.

Les organisations des droits de l’homme doivent se saisir de ce dossier afin que la lumière soit faite sur la mort de ce détenu. La société doit, elle aussi, se mobiliser pour dénoncer ces abus et exiger des comptes. Il est temps que la République Centrafricaine prenne la mesure de son devoir de protéger la vie de tous ses citoyens, sans exception.

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