
Les débats contradictoires se sont poursuivis ce mardi 18 Février 2025, devant la Cour Pénale Spéciale (CPS) à Bangui dans l’affaire Ndélé2, mettant en cause plusieurs accusés impliqués dans les violences de Ndélé. Les débats de ce jour se sont basés sur le témoignage d’un témoin des faits.
Le témoin Grâce Douasse est revenu sur les événements du 10 mars à Ndélé, accusant directement Ada, Encadreur et d’autres membres du FPRC sous la direction d’Abdoulaye Hissène. Selon lui, ces derniers auraient pris d’assaut le marché et ouvert le feu sur des civils : « J’ai entendu plusieurs tirs et coups de feu. » Concernant l’implication d’Adam Mockhtar, Ada et Zoulou, le témoin a assuré les connaître personnellement en raison de leur appartenance à la brigade mixte du FPRC.
S’appuyant sur cette déposition, le ministère public a insisté sur la responsabilité des accusés, mettant en avant le fait que le témoin les connaissait bien.
De son côté, l’avocat de la défense, Me Benoît Ngreka Sarassengue, a tenté de remettre en question la fiabilité du témoignage. Il a demandé au témoin d’identifier le groupe armé présent à Ndélé lors des faits. En réponse, celui-ci a affirmé que seul le FPRC était actif dans la ville à ce moment-là.
« La défense conteste les témoignages »
La défense a notamment cherché à disculper Oumar Serge Abdoulaye Assan, arguant que ce dernier ne faisait pas partie du groupe incriminé. L’avocat a également contesté la présence du témoin sur les lieux, suggérant qu’il se basait uniquement sur des rumeurs.
Lorsqu’il lui a été demandé qui conduisait un véhicule armé d’une « Douze 7 », le témoin a reconnu ne pas avoir vu Oumar Serge aux commandes, mais a précisé que son nom était cité par de nombreux combattants du FPRC.
Interrogé sur la présence d’Haroun Guey et d’Abdoulaye Hissène sur le terrain, le témoin a répondu ne jamais avoir vu Guey, tout en affirmant qu’il avait entendu parler de lui à plusieurs reprises. Il a toutefois insisté sur la responsabilité de ces deux hommes dans la chaîne de commandement du FPRC.
À l’issue des échanges, l’audience a été suspendue et reprendra demain, mercredi 19 février 2025. L’affaire Ndélé2 continue ainsi de livrer ses éléments devant la justice, avec des enjeux cruciaux pour la lutte contre l’impunité en Centrafrique.