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Une compilation de données issues des médias centrafricains, notamment le RJDH et Radio Ndeke Luka, révèle un bilan humain accablant attribué à l’Union pour la Paix en Centrafrique (UPC), le groupe armé dirigé par le chef rebelle Ali Darassa. Entre 2016 et 2019, plus de 1 200 civils et combattants ont perdu la vie, victimes des violences déclenchées ou perpétrées par cette faction.

Ce chiffre, non exhaustif, ne reflète pas l’ensemble des victimes, notamment celles mortes en brousse, dans l’anonymat, ou les centaines de milliers de déplacés et réfugiés. Il ne prend pas non plus en compte les pertes de biens (récoltes, bétail, ressources minières) et les extorsions subies par les populations locales, ni les actes commis après 2019, dont l’implication active de l’UPC au sein de la coalition rebelle CPC.

Un cycle de violence nourri par l’impunité

Depuis son implantation dans la région de Bambari, l’UPC a multiplié les attaques, massacres et affrontements avec d’autres groupes armés, les forces de sécurité centrafricaines, et les forces internationales de la MINUSCA. Parmi les épisodes les plus meurtriers :

Décembre 2016 à Bakala : 200 morts dans des affrontements entre l’UPC et d’autres groupes armés.

Mai 2017 à Alindao : au moins 130 morts lors d’affrontements avec les Anti-Balaka.

Août 2017 à Gambo et Ouango : près de 170 morts, dont 45 lors d’une attaque contre un centre médical.

Novembre 2018 à Alindao : attaque sanglante contre un camp de déplacés, 100 morts dont deux prêtres.

Des attaques ciblant civils, religieux et autorités locales

Le rapport met en évidence une violence systématique contre les civils et les symboles d’autorité : prêtres assassinés, villages incendiés, camps de déplacés attaqués, cérémonies funéraires ciblées. À plusieurs reprises, les violences ont également touché les forces de maintien de la paix, comme en avril 2018 à Tagbara, où des représailles de l’UPC après une attaque d’Anti-Balaka ont coûté la vie à 67 civils.

Des bilans encore incomplets

Les chiffres recensés restent partiels. De nombreux bilans sont absents ou non vérifiables, notamment ceux liés aux affrontements dans des zones reculées comme Ndassima, Nzako ou Zemio. Les ONG et agences internationales rencontrent des difficultés à accéder à ces régions en raison de l’insécurité persistante.

Bien que plusieurs opérations militaires aient été menées depuis 2020 pour démanteler les groupes armés, l’UPC demeure une menace dans plusieurs régions du Centre-Est de la Centrafrique. Ali Darassa, malgré les mandats d’arrêt internationaux, continue d’échapper à la justice.

Appel à la justice et à la mémoire

Les défenseurs des droits humains exhortent les autorités nationales et la communauté internationale à documenter systématiquement ces crimes, identifier les auteurs et mettre fin à l’impunité. « La paix durable ne pourra s’établir qu’à travers la vérité, la justice et la réparation », insiste un représentant de la société civile de Bambari.

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