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L’assassinat brutal de José Béfio, ancien chef anti-balaka, par les Forces armées centrafricaines (FACA) et leurs alliés russes depuis juillet 2024, continue de plongé sa famille et ses proches dans une situation de terreur. Edgar Fiohingmona, cousin de Josué Béfio, a dû fuir Bouca après l’exécution de ce dernier, victime d’une décapitation macabre. Aujourd’hui, Edgar vit dans la clandestinité et craint pour sa vie.

Dans la petite ville de Bouca, située dans la préfecture de l’Ouham, la tension est montée d’un cran après l’élimination de José Béfio. Josué Befio, est un homme d’une trentaine d’années, ex leader des Anti – balakas qui a été capturé et exécuté par des éléments des FACA et des mercenaires russes en juillet dernier. Selon Edgar Fiohingmona, qui a échappé de justesse à la mort, la persécution de sa famille a commencé après ces événements : « Si ce jour-là, je n’étais pas allé à la chasse ce jour-là, je serais sûrement aussi décapité », témoigne Edgar, la voix tremblante.

Obligé de fuir pour sauver sa vie, Edgar a dû se cacher dans plusieurs villages avant d’atteindre Bangui. Mais même dans la capitale, les menaces n’ont pas cessé.

Les raisons de l’exécution de Josué Béfio

Selon Edgar, son cousin Josué a payé le prix de son opposition aux exactions commises par certains membres des FACA et leurs alliés russes contre les civils peuhls : « Josué refusait les assassinats et les tueries contre les Peuhls. Il disait que ce n’était pas notre combat, mais cela lui a coûté la vie », affirme Edgar.

De nombreuses sources locales rapportent que les assassinats ciblés de membres d’anciens groupes armés ou de leurs proches sont devenus fréquents dans la région. Des milices proches du pouvoir seraient impliquées dans ces règlements de comptes, visant à éliminer toute opposition ou témoin gênant.

À Bangui, Edgar a échappé de justesse à une tentative d’enlèvement, qu’il attribue à des hommes de milices affiliées à la garde présidentielle nommées ‘‘les requins » : « Ils savent que je détiens des informations sur ce qui s’est réellement passé. Ils veulent me faire taire », confie-t-il, sous anonymat pour des raisons de sécurité.

Face à ces menaces, sa famille a décidé de mobiliser des fonds pour qu’il puisse quitter le pays. Mais son exil s’annonce difficile, les obstacles administratifs et financiers étant nombreux.

Condamnations internationales et appels à la justice

L’assassinat de Josué Béfio et la persécution de sa famille ont suscité l’indignation des organisations de défense des droits de l’homme : « Ce cycle de violences et d’impunité doit cesser. Nous appelons à une enquête indépendante pour faire la lumière sur ces crimes », a déclaré un porte-parole d’Amnesty International. La Ligue centrafricaine des droits de l’homme a également condamné ces actes et exhorte le gouvernement à garantir la sécurité des citoyens.

Alors que la situation sécuritaire reste précaire en Centrafrique, de nombreux civils continuent de vivre dans la peur des représailles et des exécutions extrajudiciaires. La tragédie d’Edgar Fiohingmona illustre la difficulté pour les témoins et les survivants d’obtenir justice dans un pays où la loi du plus fort semble prévaloir.

Dans l’attente d’une issue, Edgar espère trouver refuge à l’étranger et alerte la communauté internationale sur le sort de sa famille et des nombreuses victimes de cette crise.

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