
La tension est montée ce mardi matin au lycée Gbaloko, situé à Bégoua, à 16 km de Bangui, où plus d’une centaine d’élèves ont organisé une manifestation pour dénoncer la mauvaise gestion de la nouvelle équipe administrative de l’établissement.
Rassemblés devant le portail de l’établissement, des élèves en colère ont exprimé leur mécontentement en scandant des slogans et en lançant des pierres dans l’enceinte du lycée : « Trop, c’est trop, nous voulons le départ du nouveau proviseur », ont-ils crié, dénonçant une série de problèmes qui nuisent à leur scolarité.
Parmi les principales revendications des manifestants figurent : L’absence de tables-bancs, obligeant certains élèves à s’asseoir à même le sol ou à apporter leurs propres chaises de la maison. L’indisponibilité des bulletins scolaires, retardant la validation des résultats académiques. Le manque d’enseignants pour les classes de 3e et de terminale, compromettant la préparation aux examens nationaux.
À ces préoccupations s’ajoute une décision controversée du proviseur, qui aurait supprimé la possibilité pour les candidats libres de s’inscrire aux épreuves du Baccalauréat (BAC) et du Brevet des Collèges (BC) pour cette année. De plus, il aurait exigé des frais d’inscription aux élèves admis en classe supérieure, une mesure jugée injuste par les élèves et leurs parents.
« Intervention des forces de l’ordre et paralysie de l’établissement »
Face à l’escalade de la situation, les forces de l’ordre sont intervenues pour disperser les manifestants en tirant en l’air. De son côté, le proviseur, visé par la colère des élèves, a été mis en sécurité et extrait de l’établissement. Les cours et les activités administratives ont été suspendus pour la journée, et une reprise normale reste incertaine.
Le lycée Gbaloko accueille plus de 3 000 élèves et avait été réhabilité en 2017 grâce au soutien de l’ambassade de Chine à Bangui, de la force européenne EUTM et du génie des forces armées centrafricaines. Cependant, malgré ces travaux de réhabilitation, l’établissement souffre toujours d’un manque crucial d’infrastructures, notamment en mobilier scolaire.
Ce mouvement de contestation met en lumière les défis persistants du système éducatif centrafricain, marqué par des infrastructures insuffisantes, un manque de matériel pédagogique et une pénurie d’enseignants qualifiés. Les élèves et leurs parents appellent les autorités à intervenir rapidement pour améliorer les conditions d’apprentissage et garantir un cadre éducatif adéquat à la jeunesse centrafricaine.
L’administration du lycée et les responsables éducatifs locaux n’ont pas encore réagi officiellement à cette crise.