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Du 19 au 20 février 2025, un atelier de formation a eu lieu à Bangui, capitale de la République centrafricaine. Cet événement a réuni des journalistes, des activistes de la société civile et des acteurs médiatiques, dans le but de renforcer les capacités locales pour prévenir l’incitation à la haine et la violence.

Organisée par la Mission de conseil de l’Union Européenne en République Centrafricaine (EUAM RCA) et le Haut Conseil de la Communication (HCC), cette session d’information visait à sensibiliser les participants à l’importance d’une gestion responsable de l’information et à l’impact négatif des discours de haine sur la cohésion sociale.

L’objectif principal de cet atelier de deux jours était d’introduire et de discuter le Plan national de prévention de l’incitation à la haine et à la violence, un document stratégique qui constitue une réponse formelle aux défis de la division sociale et des conflits violents que traverse le pays. Ce plan, qui est une initiative du gouvernement centrafricain soutenu par des partenaires internationaux, met l’accent sur plusieurs axes clés pour éviter la propagation de discours incitant à la violence et à la haine, tout en promouvant des valeurs de paix et de réconciliation.

Le programme a permis de présenter les contextes sociaux et politiques de la République centrafricaine qui alimentent la propagation de discours haineux. La division entre les communautés ethniques et religieuses, alimentée par des conflits armés récurrents, reste l’un des défis majeurs pour la stabilité du pays. L’atelier a donc permis d’analyser les causes profondes de cette incitation à la violence, tout en soulignant les bonnes pratiques que peuvent adopter les journalistes et autres médiateurs sociaux pour enrayer ce phénomène.

« Un Plan National de lutte et la prévention de l’incitation à la haine »

Le Plan national de prévention de l’incitation à la haine a été un point central des discussions. Selon les intervenants, ce plan vise à réduire les tensions intercommunautaires en ciblant des interventions dans les médias, les écoles et les communautés. Parmi ses principaux objectifs :

Renforcer les capacités des médias : Former les journalistes pour qu’ils adoptent des pratiques éthiques et responsables, afin qu’ils ne contribuent pas à la diffusion de discours haineux, mais qu’ils favorisent plutôt des messages de paix.

Sensibiliser la société civile : Mettre en place des programmes éducatifs dans les écoles et les communautés locales pour inculquer des valeurs de tolérance et d’unité nationale.

Encadrer les discours sur les réseaux sociaux : Dans un contexte où les réseaux sociaux sont devenus un vecteur important de propagation de la haine, des mesures sont prises pour encadrer leur utilisation et limiter les discours incitant à la violence.

Les axes de travail incluent également des programmes de formation pour les leaders communautaires et les autorités locales, afin de mieux gérer les conflits à un niveau plus proche des citoyens.

« Une initiative conjointe : EUAM RCA et le HCC »

Cette initiative n’aurait pas été possible sans la collaboration active de la Mission de conseil de l’Union Européenne en RCA (EUAM RCA) et du Haut Conseil de la Communication (HCC). Ces partenaires internationaux et locaux se sont engagés à soutenir la formation des journalistes et des acteurs de la société civile dans la lutte contre l’incitation à la haine. L’EUAM RCA, en particulier, a apporté une expertise technique et des ressources pour assurer la mise en œuvre efficace du Plan national.

Le HCC, en tant qu’organe régulateur du secteur de la communication en Centrafrique, a joué un rôle clé dans la mise en place de ce programme de formation et dans l’encadrement des contenus médiatiques nationaux.

Au cours de cet atelier, les intervenants ont rappelé l’importance de comprendre les conséquences dramatiques des discours de haine. En République centrafricaine, la violence verbale a été un facteur exacerbé par les conflits armés, où les groupes ethniques et religieux sont souvent les cibles des attaques verbales et physiques. Les discours haineux sont responsables de nombreuses escalades de violence, de la marginalisation de certains groupes sociaux et du durcissement des positions politiques.

Les participants ont ainsi pris conscience de l’urgence de cette problématique, en particulier à l’approche des périodes électorales ou lors de moments de crise. Il a été précisé qu’une approche concertée de tous les acteurs de la société civile, des médias et des autorités publiques est nécessaire pour désamorcer ces tensions avant qu’elles ne conduisent à des conflits violents.

L’atelier s’inscrit dans un cadre de coopération internationale visant à apporter une réponse concrète aux défis de la paix en République centrafricaine. En effet, l’Union Européenne et d’autres partenaires internationaux soutiennent le gouvernement centrafricain dans sa quête de paix et de réconciliation nationale. De plus, la participation des activistes et des journalistes montre l’importance d’une approche holistique, où tous les acteurs de la société ont un rôle à jouer dans la prévention de la violence.

Il est désormais important que ces initiatives soient suivies de plans d’action concrets, que les engagements pris soient traduits en résultats tangibles et que les valeurs de tolérance et de paix soient promus à tous les niveaux de la société. C’est un travail de longue haleine, mais il est essentiel pour garantir un avenir plus stable et harmonieux à la République centrafricaine.

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