L’organisation non gouvernementale Women Act for Living Together (WALT) a inauguré une formation sur la gestion de projets à destination de 19 organisations de la société civile (OSC) de Bangui et des villes environnantes. L’objectif principal de cette initiative est de renforcer les capacités des OSC en matière de gestion des fonds octroyés par le Fonds canadien, dans le cadre du Projet de promotion et de participation citoyenne dans les instances de prise de décision.

Les OSC sélectionnées opèrent principalement dans les domaines de l’appui aux femmes et aux jeunes, dans des localités comme Bangui, Bimbo, Begoua et d’autres régions environnantes. Selon Alban Babesagna, chargé du suivi-évaluation à WALT : « Nous avons identifié 19 organisations après une phase de cartographie minutieuse. L’objectif est de les doter des outils nécessaires pour qu’elles puissent signer des contrats de prestation avec WALT en vue de l’exécution du projet. Cette formation leur permettra de comprendre les exigences et de garantir une gestion rigoureuse des fonds ». À la fin de l’atelier, les OSC seront prêtes à signer des contrats avec WALT, en fonction de la durée de vie du projet.

« Contexte et pertinence du projet »

Depuis l’adoption en 2016 de la loi sur la parité, fixant un seuil de 35 % de participation des femmes dans les instances décisionnelles, des défis persistants freinent l’atteinte de cet objectif. Les obstacles incluent des barrières socio-culturelles, des stéréotypes de genre et une faible représentation féminine dans les sphères politiques et économiques.

Kel Kaidama, coordinatrice de WALT, a souligné l’importance de cette formation dans un contexte où les exigences des partenaires financiers, comme le Fonds canadien, nécessitent une gestion exemplaire : « Nous avons initié cette série de formations pour renforcer les capacités des OSC en matière de gestion des fonds et pour assurer la réussite des objectifs du projet. Le Fonds canadien impose des standards élevés, et cette formation est une opportunité pour nos partenaires de maîtriser ces exigences, de préserver ce lien de confiance et de maximiser l’impact des projets sur le terrain. »

Le projet vise non seulement à encourager une gestion efficace des fonds, mais aussi à promouvoir une participation citoyenne renforcée des femmes dans les processus de décision, contribuant ainsi à l’émancipation féminine en République centrafricaine. Les OSC participantes joueront un rôle clé en tant qu’actrices locales du changement.

Défis à surmonter, malgré les efforts en matière de gouvernance inclusive, de nombreux défis subsistent, notamment : La persistance des discriminations systémiques contre les femmes. Le manque de politiques de soutien pour encourager leur implication dans les sphères décisionnelles. Des ressources limitées pour mener à bien des initiatives locales en faveur de l’égalité des sexes.

La formation devrait permettra de rendre une meilleure gestion des fonds par les OSC locales, alignée sur les normes internationales, une participation accrue des femmes dans les projets communautaires et les prises de décisions locales, un effet multiplicateur sur les politiques locales favorables à l’égalité des sexes, grâce à la collaboration entre les OSC et les décideurs.

« Un appel à une mobilisation plus large »

Pour conclure, les responsables de WALT ont exhorté les autorités centrafricaines et les organisations internationales à redoubler d’efforts pour lever les obstacles à l’égalité des genres et pour promouvoir des modèles de gouvernance basés sur l’inclusion. Cette initiative, soutenue par le Fonds canadien, est un pas important vers la transformation sociétale en Centrafrique, où la voix des femmes reste encore trop souvent marginalisée. Cette action s’inscrit dans une dynamique plus large, visant à bâtir une société plus équitable et à garantir une participation citoyenne renforcée des femmes et des jeunes dans le développement du pays.