
Lors d’une conférence internationale organisée en Azerbaijan, le jeune Centrafricain Jean-Lucien Fouf-Kagna GREBAYE, a deliver devant ses pairs d’autres pays, un message fort pour la cause d’une jeunesse engage et une diplomatie plus inclusive dans son pays. Nous vous livrons la teneur de ce message.
En tant que fils de la République Centrafricaine et étudiant actuellement à l’étranger, je me permets, avec tout le respect et l’humilité qui sied, d’adresser ces lignes à notre chère Nation, à ses dirigeants, à la jeunesse, et à l’ensemble des acteurs de notre avenir commun.
Il y a quelques jours, j’ai eu l’immense honneur de représenter la République Centrafricaine lors de la célébration de l’Africa Day, organisée par la NAM Youth Organization. Cet événement a réuni des jeunes leaders africains venus de divers horizons, tous fiers de porter haut les couleurs de leur pays à travers la culture, la gastronomie, la danse et le dialogue. Ce fut un moment de fierté et d’émotion.
Mais au-delà de la fête, une réalité m’a profondément marqué : partout où je vais, dans les universités du monde, dans les grandes rencontres internationales, les autres nationalités africaines sont présentes par centaines. Nos frères et sœurs du Nigeria, du Ghana, du Kenya, du Cameroun, de la Côte d’Ivoire ou encore du Rwanda, forment des communautés dynamiques et structurées à l’étranger. Malheureusement, la République Centrafricaine est trop souvent absente de ces espaces d’échanges, d’apprentissage et de construction du leadership africain de demain.
Je me suis alors posé une question simple, mais douloureuse : Où sont les jeunes centrafricains ? Pourquoi sommes-nous si peu nombreux à représenter notre pays dans ces arènes internationales où se joue l’avenir de notre continent ?
En tant que membre de la diaspora étudiante, nous faisons tout notre possible pour aider nos cadets à accéder à ces opportunités, pour les guider et leur montrer le chemin. Mais nous ne pouvons pas le faire seuls. Nous avons besoin de l’engagement sincère et coordonné des institutions les mieux placées.
Nous savons tous que notre système éducatif rencontre certaines difficultés, et ce n’est pas une critique, mais un constat que nous pouvons ensemble transformer en solution. Son Excellence le Président de la République, Chef de l’État, a clairement exprimé sa volonté de soutenir la jeunesse et de promouvoir l’accès aux bourses et opportunités d’études à l’international. Nous saluons cette vision et cet engagement. Cependant, nous avons besoin de savoir à quel niveau le processus se bloque. Qui suit la mise en œuvre de ces engagements ? Qui veille à leur application effective ?
Un autre point fondamental : la diplomatie centrafricaine. Trop souvent, dans les programmes de bourses, de formations, de volontariats internationaux, la RCA n’est pas éligible. Cette situation est non seulement frustrante, mais elle est aussi très inquiétante pour notre avenir. Il est temps que notre diplomatie élargisse sa présence et renforce ses partenariats stratégiques. Le monde bouge, et nous ne pouvons rester à la marge.
Je suis moi-même victime de ces dysfonctionnements, mais je refuse de me plaindre. Je choisis d’agir, de parler, et de proposer.
Je lance un appel solennel et fraternel à nos autorités, à nos ambassadeurs, à nos ministres, à nos partenaires : mettons la jeunesse au centre de nos priorités. Donnons-lui les moyens de réussir, de briller, et de porter haut les valeurs de la Centrafrique.
Je suis fier d’être centrafricain. Fier de ma culture. Fier de ma terre. Et je sais que nous avons des jeunes brillants, créatifs, courageux, prêts à contribuer au développement du pays. Il est temps de leur ouvrir les portes.
Aujourd’hui, nous semons. Mais si nous sèmons bien, dans dix ans, personne ne demandera plus : « Où se trouve la République Centrafricaine ? ». Car notre pays rayonnera par sa jeunesse, par son savoir, par son leadership.
Que vive la jeunesse centrafricaine,
Que vive notre belle République,
Et que Dieu bénisse la Centrafrique !
Par un jeune leader centrafricain en mission pour son pays.
Jean-Lucien Fouf-Kagna GREBAYE