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L’État-Major des Armées centrafricaines a réaffirmé, ce lundi 28 avril 2025, son engagement en faveur de la mise en œuvre des Accords de paix signés le 19 avril dernier avec les groupes armés 3R et UPC. Ces accords, conclus respectivement avec les leaders Oumar Abdelkader (3R) et Ali Darrassa Mahamat (UPC), prévoient la cessation immédiate des hostilités, le cantonnement des combattants et leur désarmement progressif.

Dans un communiqué officiel, le Chef d’État-Major des Armées, le Général d’Armée Zéphirin MAMADOU, a instruit l’ensemble des unités des Forces Armées Centrafricaines (FACA), ainsi que leurs alliés, à observer rigoureusement le cessez-le-feu. Il a insisté sur l’importance de « s’abstenir de toute action militaire pouvant compromettre la mise en œuvre des Accords de paix ».

« Nous sommes résolument engagés à respecter les termes de ces Accords, qui marquent une étape décisive vers le retour de la paix et de la stabilité dans notre pays. Cependant, je tiens à préciser que ces Accords ne constituent en aucun cas un obstacle aux actions militaires de protection des populations civiles contre les groupes armés réfractaires à l’Accord Politique pour la Paix et à la Feuille de route de Luanda », a déclaré le Général Mamadou.

Le haut commandement militaire a également invité les groupes 3R et UPC à communiquer, dans un délai raisonnable, les lieux de cantonnement et d’enregistrement de leurs combattants, afin de faciliter leur désarmement et leur formation, conformément aux dispositions prévues.

Le Général Mamadou a lancé un appel aux responsables des groupes armés : « L’État-Major des Armées invite naturellement les leaders des 3R et de l’UPC à respecter leur parole donnée et à donner la chance à la paix, à la sécurité et au vivre ensemble, gage d’un développement socio-économique de notre pays. »

Le groupe 3R (« Retour, Réclamation, Réhabilitation ») a été créé en 2015 sous la direction de Sidiki Abass, avec pour objectif initial déclaré la protection des populations peules dans la région nord-ouest de la Centrafrique. Très rapidement, le mouvement est devenu l’un des groupes armés les plus puissants et structurés du pays, accusé de graves violations des droits humains. Malgré cela, le 3R a été signataire de plusieurs initiatives de paix, notamment l’Accord de Khartoum en 2019, avant de s’en éloigner progressivement.

De son côté, l’UPC (Union pour la Paix en Centrafrique) est un groupe armé issu de l’ex-coalition Séléka, fondé en 2014 par Ali Darrassa Mahamat. Implanté principalement dans les régions de l’Est du pays, l’UPC est fortement impliqué dans les circuits économiques informels (notamment l’exploitation minière) et a exercé une influence militaire et politique majeure. Malgré des phases de tension, le groupe a également participé à divers pourparlers de paix et au processus de DDRR (Désarmement, Démobilisation, Réinsertion et Réintégration).

Ces deux groupes, bien qu’ayant eu un rôle perturbateur à plusieurs reprises, restent des acteurs clés dans toute tentative de stabilisation durable en République Centrafricaine. Leur adhésion à un accord de paix représente donc une avancée significative vers un climat de sécurité.

Un appel gouvernemental à l’unité

Par ailleurs, dans une conférence de presse tenue ce mardi, le ministre de la Communication, des Médias et porte-parole du gouvernement, Maxime Balalou, a exhorté les autres groupes armés encore réfractaires à emboîter le pas : « Le Président Faustin Archange TOUADERA s’inscrit dans une démarche de paix et de cohésion de tous les fils et filles du pays », a-t-il déclaré, appelant à une adhésion élargie au processus de réconciliation nationale.

Ce rappel intervient dans un contexte de relance du processus de paix, alors que le cessez-le-feu unilatéral décrété en octobre 2021 par le Président de la République demeure en vigueur sur l’ensemble du territoire national.

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