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La République centrafricaine se prépare à entrer dans une nouvelle phase électorale avec l’initiation du premier septennat de la 7 République, conformément à la nouvelle constitution. Ce processus est un moment clé pour renforcer la démocratie, mais aussi un terrain où les femmes et les jeunes doivent surmonter de nombreux défis pour garantir leur pleine participation. Si des efforts sont faits pour améliorer cette inclusion, des obstacles structurels et sociaux demeurent.

En dépit des nombreuses difficultés, des initiatives notables ont vu le jour pour favoriser la participation des femmes dans le processus électoral. En octobre 2024, un projet intitulé « Appui à l’accroissement du taux d’inscription des femmes et des jeunes sur la liste électorale en RCA » a été lancé, en partenariat avec la MINUSCA et ONU Femmes. Ce projet vise à sensibiliser et former les femmes, en particulier dans les zones rurales, afin qu’elles puissent s’engager activement dans les élections à venir. Les sessions de formation destinées aux chefs de quartiers en novembre 2024 ont été un élément clé pour renforcer les capacités locales et encourager une participation plus inclusive.

Malgré ces efforts, la participation féminine reste faible. Les obstacles incluent les lois et institutions discriminatoires, ainsi que le manque de moyens pour les femmes de suivre des formations politiques ou d’accéder aux ressources nécessaires. Beaucoup sont encore contraintes de se rallier derrière des hommes politiques pour de simples compensations, ce qui limite leur autonomie et leur capacité à mener des campagnes électorales indépendantes.

« L’implication des jeunes dans le processus électoral »

Les jeunes, représentant une part significative de la population centrafricaine, ont un rôle essentiel à jouer dans l’avenir politique du pays. Selon le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), l’implication des jeunes dans les systèmes politiques, y compris à travers l’activisme ou l’engagement civique, est cruciale pour le développement durable. Toutefois, la participation des jeunes en RCA reste principalement axée sur des actions mobilisatrices et de soutien au pouvoir en place, plutôt que sur un véritable processus de formation civique.

Des initiatives récentes visent à surmonter cette situation. En janvier 2025, une session de sensibilisation a été organisée au lycée d’Obo, dans le Haut-Mbomou, pour encourager les jeunes électeurs à s’inscrire sur les listes électorales et à exercer leur droit de vote de manière responsable. Cependant, il est essentiel que des discussions plus approfondies, des débats politiques et des conférences soient organisées pour offrir aux jeunes un espace de réflexion et d’engagement qui dépasse le simple soutien à un parti.

Les médias et la société civile jouent un rôle déterminant dans la promotion de la participation des femmes et des jeunes. En octobre 2024, l’Association des femmes professionnelles de la communication (AFPC), en partenariat avec la MINUSCA, a lancé un atelier pour former les journalistes à couvrir les élections de manière inclusive et équitable. Cette initiative vise à sensibiliser les médias à la nécessité d’un traitement équitable des femmes et des jeunes dans les reportages politiques.

De plus, des organisations telles que l’Organisation des Femmes Centrafricaines (OFCA) et le Conseil National de la Jeunesse (CNJ) participent activement à la sensibilisation et à la mobilisation. Elles œuvrent pour que les femmes et les jeunes aient les outils nécessaires pour prendre part pleinement au processus électoral, que ce soit comme électeurs ou comme candidats.

Alors que la République centrafricaine se prépare pour ses élections, il est crucial que les femmes et les jeunes relèvent le défi de participer activement à ce processus démocratique. Ils doivent militer pour des réformes législatives et constitutionnelles qui garantissent leur droit à une vie politique sans discrimination, et ce, sans manipulation ni violence. La mobilisation des femmes et des jeunes est essentielle pour l’avenir du pays, car leur implication active dans le processus électoral contribuera à la construction d’une démocratie plus inclusive et durable.

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