
Le Barreau de Centrafrique a décidé de suspendre ses activités devant toutes les juridictions nationales pour une période de huit jours, à compter du 2 avril 2025. Cette décision radicale fait suite à des protestations concernant les multiples entraves à l’exercice de leur profession.
Selon Me Bruno Gbiégba, porte-parole des avocats, ces derniers dénoncent des interférences directes dans leur travail, compromettant ainsi l’indépendance de la justice et la bonne administration des tribunaux.
La grève des avocats intervient dans un contexte où plusieurs professionnels du droit dénoncent des abus de pouvoir et des attaques contre les principes fondamentaux de la justice : « Nous avons observé une série de violations graves des droits de défense, ainsi que des interférences qui nuisent à l’exercice serein de notre profession », a déclaré Me Bruno Gbiégba lors d’une conférence de presse tenue ce matin à Bangui.
Les avocats réclament une prise en charge sérieuse des problèmes qui affectent le système judiciaire centrafricain, notamment l’indépendance des juges et des avocats, ainsi que l’amélioration des conditions de travail dans les tribunaux du pays.
Un message fort aux autorités
La suspension des activités judiciaires est un appel à l’État pour qu’il prenne des mesures concrètes en vue de protéger les libertés fondamentales et de garantir une justice impartiale. Selon Me Gbiégba, cette grève n’est qu’un début et pourrait être prolongée si aucune réponse n’est apportée.
« Nous ne pouvons pas continuer à exercer dans ces conditions. Notre rôle de défenseurs des droits des citoyens et des principes de la justice est fondamental pour la société, et nous exigeons que le gouvernement prenne des mesures immédiates pour restaurer un système judiciaire efficace et indépendant », a-t-il insisté.
Cette action a reçu un large soutien de la part de différentes organisations de la société civile et de partenaires internationaux, qui ont exprimé leur solidarité envers les avocats centrafricains. La communauté internationale appelle également le gouvernement à engager un dialogue avec les avocats afin de résoudre cette crise, garantissant ainsi un environnement judiciaire stable et juste.
Le ministère de la Justice, de son côté, a déclaré qu’il se pencherait sur les préoccupations des avocats, tout en soulignant l’importance de la paix sociale et de la bonne marche des institutions.
Alors que la grève des avocats est entrée dans sa première journée, les regards se tournent désormais vers les autorités et les instances judiciaires. L’issue de ce mouvement de protestation pourrait bien déterminer l’avenir de la justice en République centrafricaine, un secteur déjà fragilisé par des années de conflits et de turbulences politiques.