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Bangui, un après-midi ordinaire. Dans les rues de la capitale centrafricaine, les générateurs bourdonnent à chaque coin de rue, remplaçant un réseau électrique défaillant. Depuis des décennies, les coupures d’électricité rythment la vie des habitants, freinant leurs activités économiques et compromettent leur sécurité.

Dans le quartier de Miskine, Ursula, une mère de famille et commerçante, tente tant bien que mal de gérer son petit commerce : « On peut rester deux ou trois jours sans électricité. Quand le courant revient, ce n’est jamais stable. On nous avait promis que le système de cartes prépayées allait régler le problème, mais rien n’a changé », dit-elle, l’air désabusé.

À quelques rues de là, Levy, un jeune étudiant, exprime sa frustration : « Ils ont annoncé à la radio que la mise en service des centrales solaires de Ndanzi et Sakai allait réduire le délestage. Pourtant, sur le terrain, nous vivons toujours dans l’obscurité. Pire encore, l’insécurité a augmenté. Les rues plongées dans le noir favorisent les braquages la nuit », explique-t-il.

« Un impact économique et social majeur »

Au marché de Km5, Cécile, vendeuse de poissons, voit ses revenus chuter à cause des coupures : « On ne peut pas conserver nos marchandises. Sans réfrigération, on est obligés de solder nos produits pour éviter les pertes. Comment peut-on survivre ainsi ? » S’interroge-t-elle.

Les conséquences du délestage ne s’arrêtent pas aux commerces. De nombreuses administrations sont paralysées, rendant difficile l’accès aux services publics. Dans plusieurs bureaux, les fonctionnaires attendent désespérément que l’électricité revienne pour pouvoir travailler.

« L’ENERCA face aux critiques »

Contactée sur la question, l’ENERCA reste discrète. Officiellement, la société affirme que des efforts sont en cours pour stabiliser l’approvisionnement. Mais sur le terrain, la réalité est bien différente. Entre promesses non tenues et infrastructures vieillissantes, les Banguisois continuent de s’adapter tant bien que mal à une situation qui semble sans fin.

Alors que le gouvernement mise sur les énergies renouvelables pour améliorer la situation, la population, elle, attend des actions concrètes. En attendant, Bangui reste une ville où l’électricité est un luxe, un privilège dont seuls quelques quartiers bénéficient de manière stable. Les Banguisois pourront-ils un jour espérer une fourniture électrique fiable ? Pour l’instant, la lumière au bout du tunnel semble encore bien lointaine.

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