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Une grève paralyse depuis ce 21 Janvier matin, le fonctionnement du Comité Consultatif de Suivi (CCS) du programme DDRR (Désarmement, Démobilisation, Réinsertion et Rapatriement). Depuis lundi, les 28 membres du comité, chargés de superviser ce programme essentiel pour la stabilité en Centrafrique, réclament le paiement de leurs 21,5 mois d’arriérés d’indemnités.

Les grévistes dénoncent une situation intenable. Selon Pépin Ndouttnam, vice-président du CCS / DDRR, leurs conditions de vie se sont considérablement dégradées : « Nous avons perdu deux de nos collègues faute de moyens pour acheter des médicaments. Nos collaborateurs sont expulsés de leurs maisons, et leurs enfants sont renvoyés des écoles. Nous réclamons simplement ce qui nous est dû », a-t-il déclaré.

Devant le siège de la coordination à Bangui, des branches de palmier et des pancartes dénoncent le retard accumulé : « 21 mois, payez nos arriérés ! »

D’après une source interne au DDRR, le problème ne se situe pas au niveau de la coordination, mais au niveau du trésor. Selon la source, le président de la République aurait déjà donné son accord pour le paiement. Toutefois, les fonds restent bloqués au Trésor public, où l’on évoque un manque de liquidités. Cette inertie administrative met en péril les acquis du programme DDRR, qui a permis le désarmement de plus de 8 000 ex-combattants et représente un pilier du processus de paix en Centrafrique.

« Une grève qui pourrait durer »

Le rapporteur du comité a annoncé que la grève se poursuivra jusqu’à ce qu’une solution concrète soit trouvée : « Nous demandons le paiement de nos indemnités, ou du moins une partie, pour assurer notre réinsertion socio-économique. Nous avons consacré nos vies à ce processus, et nous ne lâcherons pas. »

Créé en collaboration avec le gouvernement centrafricain, 14 groupes armés et les partenaires internationaux, le CCS/DDRR jouent un rôle clé dans la pacification du pays. Cependant, cette crise financière menace de freiner l’élan de réintégration et de rapatriement, mettant à mal la fragile stabilité du pays.

Les membres du comité attendent désormais une réponse des autorités compétentes. Leur lutte symbolise le désespoir des nombreux fonctionnaires centrafricains qui peinent à faire face à des retards de paiement chroniques, symptôme des défis économiques que traverse le pays.

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