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Depuis plusieurs mois, l’opposition réclame un dialogue politique constructif pour discuter de la révision des critères d’éligibilité à la présidentielle, mais le pouvoir en place semble indifférent à cet appel.

Le refus de dialoguer, combiné à l’indépendance contestée du Conseil constitutionnel et de l’Autorité Nationale des Elections (ANE), exacerbe les tensions et nourrit les craintes d’une crise pré et post-électorale majeure. Le peuple a encore les souvenirs des crises post-électorales de 2011 qui ont plongé dans un conflit sans précèdent en 2013.

L’opposition n’est pas seule à faire entendre sa voix : la population, fatiguée des divisions et des tensions politiques, se demande légitimement où tout cela mène. Si le dialogue est essentiel à la stabilité du pays, la réaction du pouvoir ne fait qu’augmenter l’incertitude. Pourquoi l’élargissement des discussions sur l’éligibilité, les critères de transparence et la régularité du processus électoral semble-t-il être un tabou ?

La question fondamentale est de savoir quels sont les intérêts du peuple centrafricain dans cette situation. La majorité des citoyens, accablés par la pauvreté et les violences, cherchent avant tout la stabilité et des élections libres et justes, loin des calculs politiciens.

Un point crucial du débat est celui de l’isolement croissant de l’opposition. Bien qu’il soit vrai que le rapport de force semble défavorable à ses partisans, le refus constant de dialogue est dangereux. Il ne faut pas sous-estimer l’importance d’une société politique apaisée, où les voix dissidentes sont entendues et respectées. Ignorer cette réalité, c’est risquer d’accélérer la radicalisation des uns et des autres.

Le dialogue n’est pas une forme de faiblesse, mais un gage de maturité politique et d’unité nationale. Chaque appel au dialogue, même dans les moments les plus tendus, est une opportunité de renforcer la démocratie et de prévenir les divisions profondes.

L’histoire de la République Centrafricaine nous enseigne que la radicalisation politique a souvent mené à des conflits sanglants et à des cicatrices profondes dans le corps social. Les tensions politiques n’ont jamais été de simples disputes verbales : elles ont toujours eu des répercussions tragiques sur la population, en particulier les plus vulnérables. Dans un contexte de crise sécuritaire continue, où les milices et groupes armés persistent à déstabiliser le pays, la moindre dérive politique peut aggraver la situation.

Le pouvoir devrait comprendre que l’acceptation d’un dialogue, même avec l’opposition, n’est pas un signe de faiblesse. Au contraire, cela montre une capacité à regarder au-delà des intérêts partisans pour préserver la paix et la cohésion sociale. L’isolement d’une partie du paysage politique risque d’isoler le pays tout entier. Le silence et l’inaction face à l’appel de l’opposition risquent de dégrader davantage la situation, poussant certains à chercher des solutions radicales.

Il est impératif que le pouvoir entende ce message. Les Centrafricains veulent des élections qui les respectent, qui leur donnent des chances égales et leur assurent la paix. Ignorer cet appel serait non seulement une erreur stratégique mais également une prise de risques inconsidérée pour l’avenir du pays.

Le dialogue est un gage d’apaisement, non un signe de faiblesse. Au contraire, c’est par l’écoute, l’échange et la négociation que le pays pourra trouver un chemin vers une stabilité durable et une gouvernance plus inclusive. Il est donc crucial que le gouvernement et l’opposition travaillent ensemble pour éviter une nouvelle dérive qui, cette fois, pourrait coûter très cher à la population déjà trop éprouvée.

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