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À la veille de la marche annoncée par le Bloc Républicain pour la Défense de la Constitution (BRDC), le Mouvement Panafricain pour une Afrique Libre (MPAL) a tenu une conférence de presse ce jeudi 3 avril 2025 à Bangui. Son coordonnateur, Gutenberg Taramboye, a fermement condamné cet appel à manifester, qu’il qualifie de tentative de déstabilisation du pays et d’attaque contre les acquis démocratiques obtenus sous le régime actuel.

Devant un parterre de journalistes et de représentants d’organisations de jeunesse, Gutenberg Taramboye a exhorté la jeunesse centrafricaine à ne pas céder aux « manœuvres de l’opposition », insistant sur le fait que le Président Faustin-Archange Touadéra a entrepris des réformes essentielles pour restaurer la stabilité et la souveraineté de la République centrafricaine (RCA).

Il a mis en avant les progrès réalisés en matière de sécurité, d’économie et d’éducation, citant notamment la réhabilitation des infrastructures, l’amélioration des services publics et le renforcement de l’armée nationale : « Le Président Touadéra a hérité d’un État en faillite et en proie à la violence. Grâce à ses actions, notre pays a retrouvé sa dignité et amorcé un développement économique et social considérable. Ceux qui appellent à cette marche veulent saboter ces acquis en jetant le pays dans le chaos. »

Une opposition accusée de vouloir semer le trouble

Selon Taramboye, la marche du BRDC du 4 avril vise à fragiliser le climat de paix fragilement reconstruit. Il dénonce une volonté de l’opposition de contester la légitimité du pouvoir en place, malgré les soutiens populaires dont bénéficie le chef de l’État.

Il accuse certains leaders de l’opposition d’être motivés par des intérêts personnels et de chercher à obtenir par la rue ce qu’ils n’ont pas pu gagner par les urnes : « Depuis la crise de 2013, le peuple centrafricain a placé sa confiance en Touadéra, qui a su dépasser ses opposants politiques comme Martin Ziguélé et Anicet-Georges Dologuélé. Plutôt que de proposer des solutions constructives, ces derniers tentent de provoquer une nouvelle crise politique. »

Présent lors de la conférence de presse, Serge Singha, leader de la jeunesse du 8e arrondissement de Bangui, a lui aussi appelé au rejet de cette manifestation. Il estime que les jeunes doivent rester mobilisés derrière le gouvernement légitime pour éviter que le pays ne replonge dans l’instabilité.

Il a insisté sur l’importance de la vigilance et du patriotisme, demandant aux jeunes de privilégier le dialogue et le développement plutôt que les manifestations inutiles : « Nous devons nous lever contre cette tentative de déstabilisation et réaffirmer notre soutien au Président Touadéra. L’opposition cherche à manipuler la population pour parvenir à ses fins politiques. Il est de notre devoir de protéger les avancées que nous avons obtenues grâce à un gouvernement responsable. »

Alors que la marche du BRDC divise l’opinion, certains analystes y voient un test pour la démocratie en Centrafrique. Si le droit de manifester est un élément fondamental d’un État démocratique, la polarisation politique actuelle suscite des inquiétudes sur d’éventuelles violences. Des observateurs internationaux ont exprimé leur préoccupation quant à l’escalade des tensions et ont appelé au respect des droits fondamentaux tout en exhortant les organisateurs à garantir une marche pacifique.

De son côté, Gutenberg Taramboye assure faire confiance à la jeunesse centrafricaine pour ne pas se laisser entraîner dans des manifestations qu’il juge inutiles et potentiellement dangereuses pour la stabilité du pays. Il a conclu en appelant les autorités à renforcer les mesures de sécurité afin d’éviter tout débordement. Reste à voir si cet appel sera suivi et quel sera l’impact de cette marche sur le paysage politique centrafricain.

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