
La Mission d’Observation Électorale du Réseau Arc-en-ciel (MOE-RAC) tire la sonnette d’alarme concernant la tenue d’un scrutin transparent et crédible en République centrafricaine. Dans ses derniers communiqués publiés le 22 septembre 2025, la mission pointe plusieurs défaillances du processus électoral, notamment dans la gestion de la liste électorale et le manque de transparence des procédures.
Le principal point de préoccupation soulevé par le MOE-RAC concerne la liste électorale définitive. Initialement prévue pour publication le 12 août 2025 par l’Autorité Nationale Électorale (ANE), sa diffusion accuse un retard significatif. Pour une mission d’observation électorale, le calendrier de publication de la liste est un indicateur clé de la transparence et de la préparation du scrutin. Un retard prolongé compromet la capacité des citoyens à vérifier leur inscription et celle des partis politiques à contester d’éventuelles irrégularités.
Par ailleurs, le MOE-RAC relève des irrégularités dans la composition même de cette liste. Selon le rapport, l’ANE aurait radié unilatéralement certains électeurs à leur insu, une pratique jugée illégale et en violation de l’article 11 du code électoral. Cette situation soulève des questions sur la légitimité des opérations de recensement et la protection des droits des citoyens à voter, base fondamentale de tout processus démocratique.
Manque de transparence et insuffisance d’information
Au-delà des délais et des irrégularités, le MOE-RAC déplore un déficit général de transparence dans la communication autour du processus électoral. Les partis politiques et la société civile ne disposent pas d’informations suffisantes concernant l’organisation et le fonctionnement des délégations électorales. Cette opacité, selon la mission, affaiblit la confiance du public et des acteurs politiques dans la crédibilité des élections à venir.
Le rapport souligne également que l’encadrement des délégations électorales est « très faible », ce qui pourrait avoir des conséquences directes sur la qualité du suivi et de la supervision des opérations sur le terrain. Sans un encadrement solide, les risques de fraude ou de contestation des résultats augmentent, accentuant les tensions sociales et politiques dans un pays déjà fragilisé par des crises successives.
Recommandations du MOE-RAC
Pour remédier à ces manquements, le MOE-RAC formule un ensemble de recommandations à l’ANE et aux autorités compétentes. D’abord, la mission insiste sur la nécessité de publier immédiatement une liste électorale définitive, complète et accessible. Cette mesure vise à garantir que tous les électeurs puissent vérifier leur inscription et que le processus électoral soit conforme aux normes internationales.
Ensuite, la mission recommande la promulgation et la publication rapide d’une nouvelle réglementation concernant les élections de groupe, telle qu’approuvée par l’Assemblée nationale. Selon le MOE-RAC, l’absence de cadre réglementaire clair pourrait entraîner des interprétations divergentes et des conflits lors du déroulement des scrutins.
Le MOE-RAC attire également l’attention sur l’importance de rendre le processus électoral compréhensible pour le public. Une information claire et accessible est essentielle pour préserver la légitimité et la crédibilité du scrutin. Enfin, la mission encourage la mobilisation active des partis politiques, de la société civile et des autres parties prenantes afin de promouvoir un processus électoral juste et transparent.