
Depuis sa nomination à la tête de la capitale centrafricaine en mai 2016, Émile Gros Raymond Nakombo, ancien économiste et homme politique, avait promis une transformation radicale de Bangui. Mais depuis lors même l’embellissement de la ville, il en est même incapable et l’on se demande comment ses prédécesseurs ont bien pu faire ?
Avec ses ambitions de modernisation et de redressement, il s’était engagé à redonner à la ville son éclat d’antan, à restaurer la propreté et à améliorer les conditions de vie de ses habitants. Aujourd’hui, près de neuf ans après, le bilan de sa gestion semble bien loin des attentes et des promesses faites.
Bangui, qui abritait autrefois un centre urbain accueillant et dynamique, est aujourd’hui submergée par des déchets qui jonchent ses rues, et la saleté est devenue une image quotidienne dans la capitale. Les infrastructures se dégradent de jour en jour, et les habitants sont confrontés à un environnement de plus en plus insalubre. La situation contraste avec les objectifs initiaux du maire, qui, pourtant, n’a cessé de clamer son engagement envers un avenir radieux pour la ville. Alors qu’il s’était engagé à moderniser l’urbanisme, à répondre aux défis de la salubrité et à renforcer la sécurité, les promesses se heurtent à une gestion calamiteuse.
Certains ont tenté d’inverser cette tendance, comme l’entreprise Général Trading Company (GTCO), en proposant des projets pour redonner à Bangui son allure internationale. Mais ces efforts ont été freinés, non par des obstacles externes, mais par une attitude récalcitrante de la part de l’administration municipale. En effet, au lieu de soutenir ces initiatives, Émile Gros Raymond Nakombo s’est souvent trouvé à entraver les projets de modernisation, creusant ainsi un fossé entre ses paroles et ses actes.
Les accusations de mauvaise gestion, telles que le détournement de fonds municipaux et la gestion opaque des finances de la ville, ne sont pas nouvelles. En 2023, le secrétaire général de la mairie de Bangui, David Gbeti, dénonçait publiquement cette gestion calamiteuse. Les retards dans le paiement des salaires des employés municipaux, une autre preuve tangible de cette gestion défaillante, ont également terni l’image de Nakombo. Bien que certaines initiatives aient été mises en place, telles que des forages pour l’accès à l’eau potable et des actions contre le VIH/SIDA, elles semblent bien dérisoires face aux échecs répétés dans la gestion de l’assainissement et de la propreté de la ville.
Cette mauvaise gestion n’a pas seulement des répercussions sur la vie quotidienne des habitants de Bangui, mais aussi sur la réputation du maire. Tandis qu’il continue de représenter la ville sur la scène internationale au sein d’organisations telles que l’Association Internationale des Maires Francophones (AIMF) et le Conseil Panafricain des Cités et Gouvernements Locaux Unis d’Afrique (CGLU Afrique), sa gestion au niveau local demeure très critiquée. Ce paradoxe entre ses apparitions internationales et la réalité locale soulève de nombreuses interrogations sur la véritable portée de son action.
À l’heure actuelle, le constat est sans appel : Bangui, capitale du pays, est à un tournant décisif. La frustration des citoyens grandit à mesure que la situation ne s’améliore pas. Les échecs accumulés par l’administration Nakombo soulignent un problème de gouvernance profondément enraciné dans la gestion des affaires publiques en République Centrafricaine. Les promesses de modernisation se heurtent à la réalité d’une gestion inadaptée et souvent opaque.
Il est plus que temps pour les autorités compétentes de prendre des mesures concrètes pour redresser la situation. Il ne suffit pas de faire des déclarations de bonne intention sur la scène internationale ; il est essentiel d’agir ici et maintenant pour améliorer les conditions de vie des habitants de Bangui. Les solutions existent, mais elles nécessitent une volonté politique forte, une gestion transparente et une collaboration avec les acteurs privés et les citoyens pour redonner à Bangui l’éclat qu’elle mérite.
Bangui a encore un potentiel immense, mais sans un changement radical dans sa gouvernance, son avenir restera suspendu aux incertitudes des promesses non tenues. Les habitants de la capitale ont droit à un cadre de vie décent, et il est grand temps que la ville sorte de l’ombre des échecs passés pour s’engager sur la voie d’un véritable renouveau.