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L’Afrique centrale fait face à un nouveau défi humanitaire de grande ampleur : le gel de 90 jours des financements de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID). Entre pénurie d’aide et stratégies de résilience, les populations vulnérables face à une crise sans précédent

Cette suspension, qui concerne une aide couvrant entre 40 et 60 % des financements humanitaires dans la région, met en péril des millions de personnes déjà affectées par les conflits, les déplacements forcés et l’insécurité alimentaire.  La région est marquée par des crises récurrentes.

En République démocratique du Congo (RDC), plus de 6,4 millions de personnes sont déplacées en raison des conflits armés. Au Cameroun, le camp de réfugiés de Minawawao abrite près de 77 000 Nigérians fuyant Boko Haram. En République centrafricaine (RCA), au moins 80 000 enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition aiguë sévère. 

L’USAID jouait jusqu’à présent un rôle central en apportant des fonds, des ressources techniques et des services d’urgence. Son retrait temporaire entraîne un effet domino sur l’ensemble des programmes humanitaires, amplifiant les vulnérabilités existantes. 

« Les conséquences dévastatrices du gel des financements »

Diminution de l’aide humanitaire disponible : la suspension des fonds entraîne une réduction drastique des ressources pour les populations vulnérables. Les programmes de soutien aux déplacés internes, aux réfugiés et aux enfants en situation de malnutrition risquent d’être fortement ralentis, voire suspendus. 

Une crise sanitaire imminente : les projets de prévention de la malnutrition, les soins de santé primaires et les campagnes de vaccination contre des maladies comme la rougeole, Ebola ou le choléra sont en péril. L’absence de financements pourrait provoquer une recrudescence des maladies évitables. 

Menace sur la sécurité alimentaire : l’Afrique centrale est déjà confrontée à des pénuries alimentaires chroniques, exacerbées par le changement climatique et les conflits. La réduction de l’aide alimentaire d’urgence et du soutien agricole risque d’aggraver la malnutrition et d’accroître l’insécurité alimentaire. 

Une redistribution insuffisante des aides : sans les financements de l’USAID, les ONG locales et internationales doivent gérer un vide budgétaire colossal. Or, ces acteurs n’ont ni les ressources suffisantes ni la capacité de compenser un tel manque à gagner. 

« Vers un possible dégel des financements ? »

Un scénario optimiste semble se profiler après une décision de justice aux États-Unis. Un juge fédéral a récemment suspendu l’ordre de cessation des financements, ouvrant la voie à un éventuel redémarrage progressif des programmes. Si cette reprise se confirme, elle se fera en plusieurs étapes : réactivation des paiements en attente, réajustement des projets suspendus et négociations pour la réintégration des contrats résiliés. 

Toutefois, cette reprise ne sera pas immédiate et nécessitera un dialogue constant entre l’USAID, les ONG et les gouvernements locaux. 

Le gel des financements de l’USAID met en lumière la fragilité des systèmes humanitaires en Afrique centrale et l’importance de diversifier les sources de financement. Bien que des facteurs de résilience existent, cette crise humanitaire nécessite une mobilisation rapide et concertée pour éviter un désastre à grande échelle. 

Les prochaines semaines seront cruciales pour déterminer si l’aide internationale pourra reprendre à un niveau suffisant, ou si l’Afrique centrale devra affronter une période de précarité encore plus sévère. 

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