
Alors que Bangui accueille le Caucus Africain 2025, je prends la parole non pas seulement en tant qu’ambassadrice nationale pour le climat, mais comme femme africaine engagée, militante, et témoin de la réalité de nos territoires oubliés : « On ne peut pas parler de croissance si nos enfants n’ont plus d’arbres pour respirer »
Une économie qui ignore le climat est une économie aveugle
Comment parler de développement sans parler de protection des ressources naturelles ? Comment bâtir des stratégies de croissance sans intégrer les crises climatiques, les sécheresses, les inondations, la perte des terres arables ? Comment oser construire un avenir sans penser à ceux qui hériteront de nos choix d’aujourd’hui ?
L’économie verte n’est pas un caprice idéologique. C’est une condition de survie, mais surtout une opportunité de renaissance. Investir dans le vert, c’est investir dans l’humain
Une politique verte bien pensée, c’est : des emplois pour les jeunes dans le recyclage, l’agriculture durable, l’énergie solaire ; des revenus durables pour les femmes rurales à travers les coopératives bio ; des infrastructures sobres, locales, accessibles, construites en harmonie avec l’environnement ; une image nouvelle de nos États, capables de négocier en position de force sur les marchés carbone, les accords environnementaux, les chaînes de valeur responsables : « Ce que nous appelons vert, ce n’est pas juste une couleur : c’est un contrat de confiance entre la nature et l’humanité. »
Pourquoi donc continuer à importer ce que nous pouvons produire vert ?
Pourquoi donc tendre la main au monde, alors que nous portons en nous la force verte de demain ? J’interpelle les décideurs africains : « Intégrez le climat dans vos budgets. Faites du vert une priorité stratégique. Revalorisez nos écosystèmes. Créez un Fonds vert régional. Ce n’est pas le PIB seul qui garantit la dignité d’un peuple. C’est aussi la qualité de l’air, la richesse des sols, et la justice dans l’accès à la terre. »
J’interpelle les bailleurs et institutions financières : « Cessez de nous imposer des modèles linéaires. Financer le vert en Afrique, ce n’est pas un risque, c’est un retour sur investissement durable. » J’interpelle la jeunesse centrafricaine et africaine : « Ne vous asseyez pas. Debout pour nos rivières, nos forêts, nos terres, nos idées ! Devenez les architectes de la croissance verte africaine. Nous ne voulons pas hériter d’un monde endetté par l’égoïsme. Nous voulons construire un monde libéré par la conscience. Soyez green leaders ! »
La Centrafrique n’est pas en retard. Elle est en éveil : « Nous sommes pures et bio ! Nous ne sommes pas en marge. Nous sommes en marche. Le monde doit comprendre que l’Afrique centrale, cœur battant du continent, peut être le socle de l’économie verte du XXIe siècle. »
« Nous avons la forêt. Nous avons la foi. Il ne manque que plus de la volonté politique et les moyens pour transformer notre potentiel en pouvoir. »
J’élève la voix pour dire que notre économie ne sera forte que si elle est verte, juste et inclusive. Et je n’ai pas peur d’ajouter : nous ne voulons plus être des victimes climatiques, mais des actrices du changement global. Le moment est venu. Le climat n’attendra pas. Et moi non plus.
Sainte Heureuse Naomie
Bengue Banguitoumba dite
Mme Du proprio l’étoile Du Drapeau