
C’est une nouvelle étape vers l’autonomisation des femmes en Centrafrique. Ce lundi 31 mars 2025, l’Association des Jeunes Artisans pour la Paix et le Développement (AJAPED) a officiellement lancé la 3ᵉ promotion de sa formation en couture. Une initiative qui vise à doter les femmes, notamment les filles mères et les célibataires, de compétences professionnelles leur permettant d’accéder à une indépendance économique.
Au total, 29 femmes ont répondu présentes pour cette session de formation qui s’étalera sur neuf mois. La cérémonie de lancement, qui s’est tenue au centre de formation de l’AJAPED, a réuni des responsables de l’association, des formateurs, ainsi que des membres de la communauté locale venus encourager les participantes.
Un programme structuré pour une formation de qualité
La formation en couture dispensée par l’AJAPED est divisée en trois grandes étapes, chacune d’une durée de trois mois.
Première phase : les bases de la couture : lors des trois premiers mois, les participantes apprendront les notions fondamentales du métier : Connaissance des tissus et des accessoires de couture, mesurage et calcul des métrages, techniques de prise de mesures, initiation aux patrons et aux coupes de base.
Deuxième phase : perfectionnement
Une fois les bases acquises, la formation passera à l’étape de perfectionnement, incluant : la coupe avancée des modèles, l’apprentissage des différentes techniques d’assemblage, la réalisation de vêtements simples tels que des jupes, des chemises et des robes basiques.
Troisième phase : mise en pratique et création de modèles
Les trois derniers mois seront consacrés à la réalisation de pièces plus complexes et à la gestion d’une activité de couture. Cette phase comprend : La confection de vêtements de haute qualité, l’introduction à la broderie et aux finitions, l’apprentissage de la gestion d’une petite entreprise de couture, un stage pratique avec des exercices en conditions réelles.
« Notre objectif est de permettre à ces femmes de maîtriser l’ensemble du processus de couture, depuis la prise de mesures jusqu’à la finition des vêtements. Elles sortiront d’ici avec les compétences nécessaires pour ouvrir leur propre atelier ou travailler dans des maisons de couture locales », a expliqué M. Ekibamale, directeur de la formation.
Cette formation est perçue comme une opportunité précieuse par les participantes, dont la majorité est issues de milieux défavorisés. Valencia Vinitoungou, l’une des participantes, se dit enthousiaste et confiante : « J’ai toujours rêvé de devenir couturière, mais je n’en avais jamais eu l’opportunité. Grâce à cette formation, je vais acquérir les compétences nécessaires pour exercer ce métier et subvenir aux besoins de ma famille. Je souhaite que d’autres jeunes filles, notamment celles en difficulté, nous rejoignent pour se donner une chance de réussir. »
D’autres participantes, comme Atilla Massengue, espèrent qu’à l’issue de la formation, elles pourront recevoir un kit de démarrage avec une machine à coudre et du matériel de base afin de se lancer immédiatement dans le métier.
Un appel au soutien des partenaires
L’un des défis majeurs de cette initiative reste son financement. L’AJAPED finance actuellement cette formation sur ses propres fonds, avec un droit d’inscription symbolique fixé à 1 000 FCFA par participante. Cependant, les ressources sont limitées, et l’association lance un appel aux partenaires nationaux et internationaux pour soutenir le programme.
« Nous avons la volonté et l’engagement d’aider ces femmes à devenir autonomes. Cependant, nous avons besoin de soutien pour fournir un équipement adéquat et garantir la continuité de cette formation. Nous appelons donc les ONG, les institutions et les personnes de bonne volonté à nous aider à équiper ces femmes à la fin de leur formation », a plaidé un responsable de l’association.
Cette formation en couture n’est qu’une des nombreuses initiatives portées par l’AJAPED en faveur de l’insertion socioprofessionnelle des jeunes et des femmes en situation précaire. L’association prévoit également d’élargir son programme à d’autres métiers comme la coiffure, la broderie et la teinture artisanale, afin de toucher un plus grand nombre de bénéficiaires.
Grâce à ces formations, l’AJAPED s’impose comme un acteur clé du développement local et de la lutte contre la précarité féminine en Centrafrique. Avec un soutien accru, de nombreuses femmes pourraient bénéficier de cette opportunité et bâtir un avenir meilleur pour elles et leurs familles.