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En République Centrafricaine, le parcours des femmes dans la politique et la gouvernance est marqué par des avancées significatives, mais aussi de nombreux défis. Même si certaines femmes essaient de sortir la tête de l’eau, la question de cette représentativité pose encore problème.

 L’adoption de la loi sur la parité, bien qu’un pas important vers l’égalité des genres, a révélé l’ampleur du fossé entre les intentions législatives et la réalité sur le terrain. Si le pays est considéré comme un précurseur en matière de promotion de la femme en Afrique, la question de la sous-représentation des femmes dans les postes clés de la République reste malheureusement d’actualité.

Depuis les années 70, la RCA a montré l’exemple, avec la nomination de Madame Elisabeth Domitien comme première ministre sous le régime de Bokassa, mais aussi plus récemment avec l’élection de Catherine Samba-Panza à la présidence de la transition en 2017. Ces événements étaient des symboles de l’ascension des femmes dans des sphères de décision majeures. Pourtant, malgré ces étapes marquantes, la situation n’a pas évolué de manière significative, et de nombreux obstacles subsistent.

Les femmes en République Centrafricaine restent encore largement sous-représentées dans les institutions politiques et gouvernementales. En dépit de la loi sur la parité, elles peinent à accéder à des postes de responsabilité, qu’ils soient électifs ou nommés. Si quelques femmes réussissent à se faire une place dans ce paysage, elles doivent faire face à des défis nombreux : de la culture patriarcale profondément ancrée à des stéréotypes persistants, en passant par un manque de soutien institutionnel et une société civile encore réticente à laisser une place significative aux femmes dans les instances de décision.

Le 8 mars 2025, à l’occasion de la Journée internationale de la femme, la thématique « L’égalité pour un avenir durable » nous invite à un examen de conscience. Cette journée ne doit pas se contenter de célébrer les progrès réalisés, mais aussi inciter à une action collective pour combler les disparités qui demeurent. La mise en œuvre effective de la loi sur la parité est primordiale, mais cela nécessite une volonté politique forte et une sensibilisation continue à l’importance de la participation des femmes à la vie politique et publique.

Les femmes sont souvent perçues comme des moteurs de changement dans la société, mais leurs opportunités restent encore largement limitées. Dans un contexte fragile comme celui de la RCA, la voix des femmes est essentielle, non seulement pour garantir la paix et la stabilité, mais aussi pour garantir un développement plus équitable et durable. La politique doit reconnaître leur capacité à apporter des solutions innovantes et adaptées aux défis du pays.

Mais ce combat ne doit pas se limiter à la seule classe politique. Les femmes doivent être soutenues dans tous les secteurs : dans l’éducation, l’accès aux financements, la protection contre les violences, et dans la construction d’un environnement qui leur permet de s’épanouir pleinement et de contribuer activement à la gouvernance du pays.

En ce 8 mars 2025, il est temps d’aller au-delà des discours et de poser les actes nécessaires pour que la parité ne soit pas un objectif lointain, mais une réalité quotidienne. La question n’est pas seulement celle de la présence des femmes dans les instances de décision, mais aussi de leur participation effective, de leur influence sur les choix politiques et de leur capacité à transformer le paysage socio-politique.

Le chemin vers l’égalité est encore semé d’embûches, mais il n’est pas insurmontable. Pour une République Centrafricaine véritablement inclusive et prospère, il est impératif d’œuvrer pour que les femmes aient leur place pleine et entière dans les sphères de pouvoir. Leur participation active est un gage de progrès et d’équité pour l’ensemble de la société.

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