
La République Démocratique du Congo a franchi une étape majeure dans sa diplomatie internationale avec son élection, soutenue par l’ensemble des États membres de l’Union africaine, à un poste stratégique au sein d’une instance multilatérale internationale (à préciser selon le cas : Conseil des droits de l’homme, Conseil de sécurité non permanent, Conseil économique et social, etc.).
Dans un message empreint de solennité, la Ministre d’État, Ministre des Affaires Étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, a salué cette reconnaissance internationale : « Au nom du Président de la République, Son Excellence Monsieur Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, et au nom du peuple congolais, je tiens à exprimer notre profonde et sincère gratitude à tous les États membres qui ont apporté leur précieux soutien à notre candidature. Nous souhaitons également rendre un hommage appuyé à l’Union africaine. Le soutien indéfectible de notre organisation continentale, ainsi que la solidarité exemplaire de l’ensemble de ses États membres, ont été déterminants. »
Cette élection constitue l’aboutissement d’une stratégie de redynamisation de la diplomatie congolaise, amorcée depuis l’accession du Président Tshisekedi à la magistrature suprême. Celui-ci a progressivement réorienté la politique étrangère du pays, la rendant plus active, plus multilatérale et plus intégrée dans les dynamiques régionales.
D’un pays souvent perçu comme instable ou replié sur ses défis internes, la RDC affirme désormais une ambition continentale et un rôle d’acteur normatif, capable de contribuer à la résolution des crises, au développement durable et à la réforme de la gouvernance internationale.
L’élection de la RDC ouvre plusieurs pistes d’évolution diplomatique, dont les implications sont majeures :
1. Leadership continental renforcé : La RDC devient une voix pivot au sein de l’Union africaine. Ce soutien unanime ne relève pas du hasard : il traduit une volonté des États africains de redonner du poids aux puissances naturelles du continent, à commencer par la RDC, dont les ressources, la position géographique et la démographie en font un géant souvent sous-exploité diplomatiquement.
Ce leadership suppose toutefois une capacité à porter des positions de consensus tout en défendant ses intérêts souverains. La RDC devra désormais faire preuve de diplomatie d’influence et non plus seulement de diplomatie de représentation.
2. Poids accru dans les négociations globales : En accédant à un organe décisionnel international, la RDC peut influer sur des dossiers majeurs : climat, sécurité internationale, droits humains, réforme du multilatéralisme, équité commerciale, etc. Cette participation donne au pays une légitimité accrue pour revendiquer des mécanismes internationaux plus justes et inclusifs, notamment en matière d’accès aux financements ou à la technologie.
3. Consolidation des alliances stratégiques : Cette victoire diplomatique repose sur un tissu de partenariats bilatéraux et multilatéraux que la RDC devra consolider. Elle ouvre la voie à des accords de coopération plus équilibrés, notamment avec les puissances émergentes (Inde, Chine, Brésil) et les blocs comme le G77, le Mouvement des non-alignés, ou la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC).
4. Crédibilisation interne et modernisation diplomatique : Sur le plan intérieur, cette reconnaissance internationale pourrait renforcer la crédibilité du pouvoir en place, tant auprès des partenaires extérieurs que de l’opinion publique congolaise. Elle impose toutefois à la RDC d’accompagner cette visibilité par des réformes structurelles : formation continue des diplomates, digitalisation des ambassades, et coordination interinstitutionnelle pour une diplomatie cohérente et réactive.
Entre opportunité et responsabilité
Ce nouveau statut constitue une opportunité historique pour repositionner la RDC comme un acteur clé de la gouvernance mondiale. Mais il impose également une responsabilité politique, morale et diplomatique : celle de parler pour elle-même, mais aussi pour les peuples qui n’ont pas toujours voix au chapitre dans les grandes décisions internationales.
La RDC ne pourra capitaliser sur cette avancée que si elle s’engage dans une diplomatie de solutions, à la fois éthique, souveraine et visionnaire.