0 5 minutes 3 mois

La République Centrafricaine s’investit dans la mise en œuvre du Protocole de Nagoya. Ce mardi 17 Juin 2025, le ministère de l’Environnement et du Développement Durable (MEDD), avec l’appui financier du Fonds Mondial pour la Nature (WWF), a lancé à Bangui un atelier de deux jours consacré à la validation des textes réglementaires encadrant l’accès aux ressources génétiques et le partage juste et équitable des avantages issus de leur utilisation.

Les ressources génétiques représentent un véritable trésor pour la Centrafrique, riche de sa biodiversité exceptionnelle. Qu’elles soient végétales, animales, microbiennes ou d’autres types, ces ressources recèlent des potentialités considérables dans les domaines scientifique, médical, pharmaceutique, agricole et même cosmétique. Elles constituent aussi une source essentielle de revenus potentiels pour les communautés locales et autochtones, souvent détentrices de savoirs traditionnels associés à leur utilisation : « Ces ressources génétiques sont au cœur de notre biodiversité, un bien commun dont la préservation et l’utilisation durable sont essentielles pour le développement économique et social de notre pays », a déclaré Cléoface Landry Mabessimo, Coordonnateur national de la Biodiversité au MEDD.

Il a souligné que cet atelier est une opportunité unique non seulement de renforcer la compréhension collective des enjeux liés à l’accès et au partage des avantages (APA), mais également d’échanger des expériences, de capitaliser sur les bonnes pratiques, et surtout d’identifier les défis propres au contexte centrafricain.

Adopté en 2010 sous l’égide de la Convention sur la diversité biologique, le Protocole de Nagoya vise à garantir que les bénéfices découlant de l’exploitation des ressources génétiques soient partagés de manière juste et équitable avec les pays et les communautés qui en sont les fournisseurs. Pour la RCA, la mise en œuvre effective de ce protocole nécessite un cadre juridique clair, adapté aux réalités nationales, et respectueux des droits des populations locales.

C’est tout l’enjeu de cet atelier qui réunit des représentants des ministères concernés, des experts nationaux, des partenaires techniques et financiers, ainsi que des représentants des communautés autochtones et locales, directement concernées par ces questions.

Un partenariat stratégique avec le WWF

Laurent Some, Directeur-pays du WWF, a réaffirmé l’engagement de son organisation aux côtés des autorités centrafricaines : « Le WWF est pleinement disposé à accompagner le gouvernement centrafricain dans la mise en place de mécanismes solides de gouvernance des ressources génétiques. Cette démarche contribuera non seulement à préserver la biodiversité unique de la RCA, mais aussi à générer des retombées économiques durables pour les populations locales. »

Prenant la parole au nom du ministre de l’Environnement, Thierry Kamach, son représentant El Mahad AMINE a insisté sur l’importance de la reconnaissance des droits des communautés détentrices de savoirs traditionnels : « Le ministère a la responsabilité d’assurer que les bénéfices issus de l’exploitation des ressources génétiques reviennent également aux communautés locales et aux peuples autochtones, souvent gardiens de ces ressources et des connaissances qui y sont liées. »

Ce processus de validation des textes réglementaires constitue ainsi un pas important vers une gestion plus équitable des ressources naturelles du pays, tout en créant les conditions d’une collaboration constructive entre les différents acteurs impliqués : l’État, les partenaires internationaux, les communautés locales, et le secteur privé qui sera, demain, appelé à exploiter ces ressources dans un cadre légal clair et équilibré.

Pour la RCA, pays riche en biodiversité mais confronté à de nombreux défis socio-économiques, la valorisation durable de ses ressources naturelles est une voie stratégique vers un développement plus inclusif et respectueux de l’environnement. Cet atelier de validation des textes APA n’est donc pas qu’un simple exercice technique : il s’agit d’un engagement politique fort en faveur de la souveraineté du pays sur ses ressources et d’un partage plus juste des bénéfices au profit de l’ensemble de la population.

Christian Steve SINGA

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *