
Réunie à Genève en marge de la 113e Conférence Internationale du Travail, la 38e session du Conseil des Ministres de la CIPRES a examiné les grands dossiers de gouvernance, de financement et de développement des systèmes de protection sociale régionale. Pour la RCA, cette rencontre ouvre des perspectives importantes alors qu’elle s’apprête à assurer la présidence tournante de l’organisation en 2026.
La 38e session ordinaire du Conseil des Ministres de la Conférence Interafricaine de Prévoyance Sociale (CIPRES) s’est achevée le 13 juin 2025 à Genève (Suisse), en marge de la 113e Conférence Internationale du Travail. Cette rencontre stratégique a réuni les ministres en charge de la Prévoyance Sociale des dix-huit États membres, dont la République Centrafricaine (RCA), représentée par Madame Annie Michelle MOUANGA, Ministre du Travail, de l’Emploi, de la Protection Sociale et de la Formation Professionnelle.
Précédée par les travaux préparatoires du Comité d’experts (11-12 juin 2025), cette session a permis de passer en revue plusieurs dossiers techniques et financiers déterminants. Parmi les principales décisions figurent l’adoption du rapport d’activités 2024 du Secrétariat Exécutif, la validation des états financiers de l’exercice clos au 31 décembre 2024, ainsi que le renouvellement partiel des Inspecteurs Régionaux de la Prévoyance Sociale.
Au cœur des échanges, la question du suivi de la mise en œuvre du Plan stratégique 2024-2028 et du Plan de Continuité d’Activité (PCA), instauré depuis 2021, a suscité une attention particulière. Il a été constaté des difficultés persistantes dans la production et la transmission des données statistiques, financières et comptables par plusieurs Organismes de Prévoyance Sociale (OPS), freinant ainsi l’efficacité du pilotage régional.
La situation financière préoccupante de la CIPRES au centre des discussions
L’état des contributions des États membres a également retenu l’attention du Conseil. Le faible niveau de recouvrement des arriérés budgétaires constitue un enjeu majeur menaçant la viabilité financière de la Conférence. Face à cette problématique récurrente, le Conseil a préconisé l’organisation d’un symposium technique lors de la prochaine session ministérielle afin d’explorer des solutions structurelles et durables.
Pour la République Centrafricaine, cette session constitue une étape clé à plusieurs niveaux. D’abord, au regard de ses engagements financiers envers la CIPRES, la RCA est invitée à intensifier ses efforts pour assurer une régularité de ses contributions, gage de crédibilité et de solidarité régionale.
Ensuite, en tant que membre fondateur et actuellement commissaire titulaire au sein de l’organisation, la RCA joue un rôle actif dans la gouvernance régionale de la Prévoyance Sociale. La participation soutenue de Madame Annie Michelle MOUANGA, qui s’apprête à assurer la présidence tournante de la CIPRES à partir de décembre 2025 pour l’exercice 2026, traduit l’engagement du gouvernement centrafricain à renforcer la gouvernance sociale régionale et à promouvoir la réforme de ses propres organismes nationaux.
Enfin, la question de la formation et du renforcement des capacités des cadres et techniciens des OPS constitue un enjeu stratégique pour la RCA, confrontée à des défis structurels dans la modernisation et la digitalisation de son système de protection sociale. L’adoption du business plan du Centre de formation et de perfectionnement de la CIPRES représente à cet égard une opportunité majeure de montée en compétences.
La CIPRES un pilier de l’intégration sociale régionale
Créée en 1993 à Abidjan, la CIPRES s’impose comme un cadre d’intégration et d’harmonisation des politiques de Prévoyance Sociale en Afrique de l’Ouest, Centrale et à Madagascar. Ses missions vont de l’élaboration de normes communes à l’appui-conseil aux organismes membres, en passant par le contrôle permanent des gestions internes. Dans un contexte socio-économique marqué par de profondes mutations, son rôle devient chaque année plus stratégique pour la protection des populations et la mobilité des travailleurs migrants.
La République Centrafricaine, par sa contribution et son implication, entend demeurer un acteur déterminé de cette dynamique régionale en faveur d’une sécurité sociale inclusive, modernisée et financièrement viable.