
Dans l’optique d’informer le public centrafricain sur l’évolution de la lutte contre les engins explosifs en République centrafricaine, tant sur le plan institutionnel que sur le terrain, une conférence de presse a été organisée ce mercredi 11 juin par la MINUSCA, au sein de sa salle de conférence du Quartier général à Bangui. La mission dresse un bilan positif de la lutte contre les engins explosifs dans le pays.
Ladite conférence, animée par le porte-parole par intérim de la MINUSCA, M. Joël Ndoli Pierre, a réuni le Lieutenant-colonel Edgard Ghazaka, point focal national pour la lutte antimines au sein du ministère de la Défense, ainsi que Mme Sophie Van Royen, cheffe du programme UNMAS en République centrafricaine.
Dans ses propos liminaires relatifs à l’état des lieux de la lutte antimines au niveau institutionnel, le Lieutenant-colonel Edgard Ghazaka s’est attardé sur trois points essentiels : la problématique des engins explosifs en RCA, les avancées et activités concrètes, ainsi que les instruments juridiques internationaux.
S’agissant de la problématique des engins explosifs en RCA, le Lieutenant-colonel Ghazaka a souligné qu’il s’agit d’une préoccupation majeure pour le gouvernement centrafricain. Cette problématique affecte de manière disproportionnée et indiscriminée les populations civiles, constituant non seulement un danger insidieux pour les communautés, mais représentant également un obstacle significatif à la mobilité des personnes et des biens, ainsi qu’au développement socio-économique du pays.
Alors que la République centrafricaine s’engage dans une nouvelle phase de reconstruction, le contexte actuel offre des bases solides pour envisager une transition vers un programme de lutte contre les engins explosifs placé sous la conduite des autorités nationales. Ce processus est soutenu par les partenaires internationaux, dans l’objectif de concrétiser l’engagement ferme de Son Excellence, Monsieur le Président de la République, Chef de l’État, à assurer une coordination nationale dans la réponse à cette menace.
Des avancées notables sur le plan institutionnel
Abordant les avancées et activités concrètes, le Lieutenant-colonel Ghazaka a indiqué que depuis avril 2024, plusieurs progrès significatifs ont été réalisés. Il a d’abord évoqué sa désignation par le ministère de la Défense nationale en tant que point focal national pour la lutte antimines, assurant le rôle d’interface entre le gouvernement et la MINUSCA, dans le cadre des travaux visant à créer une future Autorité nationale de lutte antimines (ANLAM) en Centrafrique.
Par la suite, un atelier d’auto-évaluation des capacités nationales en matière de lutte antimines a été organisé en mai 2024 par Handicap International, avec l’appui de l’UNMAS et de la MINUSCA. Cet atelier a permis d’établir un état des lieux des capacités existantes, de définir les priorités et de formuler des recommandations concrètes.
Les conclusions de cet atelier ont ensuite contribué à l’élaboration d’une feuille de route nationale pour la création de l’ANLAM. Cette feuille de route a été validée lors d’un atelier national tenu en septembre 2024, avec le soutien de l’UNMAS et de la MINUSCA, et la participation de représentants sectoriels, humanitaires et partenaires techniques.
L’objectif principal de cette feuille de route est la mise en place d’une Autorité nationale de lutte antimines centrafricaine, institutionnalisée et pleinement opérationnelle. Cette entité sera chargée de la réglementation, de la gestion et de la coordination des actions de lutte contre les engins explosifs, contribuant ainsi à renforcer la sécurité des populations et à favoriser les perspectives de développement à travers la prévention, l’atténuation et l’élimination des risques liés aux engins explosifs.
Communication et sensibilisation
« Lors des célébrations de la Journée internationale de la lutte antimines, le 4 avril 2025, j’ai participé à plusieurs émissions radiophoniques ainsi qu’à une conférence organisée à l’Université de Bangui, dans le but de sensibiliser la population à la problématique des engins explosifs et de présenter les avancées institutionnelles réalisées », a déclaré le Lieutenant-colonel Ghazaka.
En ce qui concerne les instruments juridiques internationaux, le Lieutenant-colonel a précisé qu’en 2025, il a travaillé en étroite collaboration avec l’UNMAS pour l’élaboration et la soumission du premier rapport de transparence de la RCA, relatif à l’année 2004, dans le cadre de la Convention sur l’interdiction des mines antipersonnel, à laquelle la République centrafricaine est État partie.
Pour la première fois, la République centrafricaine sera représentée la semaine prochaine à Genève aux réunions intersessionnelles des États parties à ladite Convention, à travers la participation du Lieutenant-colonel Ghazaka, afin de présenter à la communauté internationale les progrès accomplis ainsi que les besoins du pays.
Par ailleurs, un projet de loi nationale relative à la mise en œuvre de la Convention sur l’interdiction des mines antipersonnel a également été rédigé et soumis au gouvernement.
Enfin, le Lieutenant-colonel Ghazaka a conclu son intervention en soulignant que l’étape-clé désormais attendue est la signature du décret portant création, missions et organisation de l’ANLAM, acte qui constituera le véritable point de départ de l’appropriation nationale des efforts en matière de lutte antimines en République centrafricaine.