
Dans une lettre ouverte courageuse adressée au Premier Ministre, le citoyen Prince Ulrich Betar dénonce le comportement inquiétant du ministre en charge de la Jeunesse, accusé de dérives, d’incivisme et d’avoir détourné les structures juvéniles à des fins personnelles. Un cri du cœur pour une jeunesse centrafricaine digne, libre et véritablement représentée.
LETTRE OUVERTE À SON EXCELLENCE, MONSIEUR LE PREMIER MINISTRE, CHEF DU GOUVERNEMENT
Bangui, le 12 juin 2025
Son Excellence, Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement,
Veuillez recevoir, en introduction à cette lettre ouverte, mes salutations les plus respectueuses, en tant que deuxième personnalité de l’Exécutif et chargé de la mise en œuvre de la vision politique de Son Excellence, Monsieur le Président de la République, Professeur Faustin Archange Touadéra.
Ma démarche, purement citoyenne, s’inscrit dans un souci de responsabilité républicaine. Elle exprime l’aspiration à une République fondée sur le respect, la justice et une éducation civique digne.
Un ministre au comportement préoccupant
J’attire votre attention sur un membre du Gouvernement que vous connaissez bien : Monsieur Héritier Doneing Wazoumon, Ministre de la Jeunesse, des Sports et de l’Éducation Civique. Son comportement instable et ses prises de position controversées nuisent à l’image du Gouvernement et sapent les efforts de ses collègues.
À l’heure actuelle, les bienfaits de l’action gouvernementale sont éclipsés par des scandales, des dérives et des règlements de comptes médiatisés. Ce n’est pas digne de la fonction qu’il occupe.
Le ministère qu’il dirige est-il devenu un poste de récompense ? Ce serait tragique pour une jeunesse en quête de repères. Monsieur Wazoumon incarne tout sauf l’exemplarité. Il promeut division, haine, violence verbale, incivisme, et discrédit vis-à-vis des institutions.
Comment comprendre qu’un ministre humilie publiquement un député, refuse une convocation parlementaire sous un faux prétexte, tout en se présentant comme un protégé du Chef de l’État ? Il se donne des airs de monarque dans un système démocratique.
Nous avons vu le mouvement ANECA bâillonné, malgré son rôle central dans la formation intellectuelle des jeunes. Le Conseil National de la Jeunesse Centrafricaine est aujourd’hui un outil de propagande, vidé de toute légitimité.
Il est choquant d’entendre certains jeunes faire l’éloge d’individus comme Monsieur Socrate Gutenberg, oubliant leurs engagements spirituels et citoyens. C’est là un symptôme d’une jeunesse mal guidée.
Une jeunesse confisquée par une minorité
Excellence, la jeunesse centrafricaine ne se reconnaît plus dans ceux qui prétendent parler en son nom. Une infime minorité s’autoproclame représentante d’une majorité silencieuse. C’est un danger pour la démocratie et pour l’avenir de notre Nation.
La 7ᵉ République est une ambition noble. Mais à quel prix si nous sacrifions l’éthique et la vérité ? Cette interrogation mérite d’être posée ouvertement.
Je ne mène aucun combat personnel. Ma parole n’est ni guidée par la haine ni par l’ambition. Je suis simplement un jeune citoyen, refusant de rester spectateur du désordre ambiant. Mon engagement est celui des principes et des valeurs.
Alors que des audits sont en cours sur la gestion des fonds du Complexe Sportif 20 000 places, nous constatons avec étonnement la suspension de membres de la Fédération Centrafricaine de Football. Ces décisions ajoutent à la confusion et à la défiance.
Excellence Monsieur le Premier Ministre,
Votre leadership est reconnu et respecté. En cohérence avec la vision du Président de la République, je vous exhorte à agir pour restaurer la dignité des institutions et rendre à la jeunesse centrafricaine un encadrement juste, intègre et représentatif.
Veuillez agréer, Son Excellence, l’expression de mes plus hautes considérations patriotiques.
Prince Ulrich BETAR
Défenseur du peuple centrafricain