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La scène politique centrafricaine se prépare à un nouveau tournant à l’approche des élections présidentielles prévues pour décembre 2025. Alors que des centaines de partisans de l’actuel président Faustin-Archange Touadéra se mobilisent pour soutenir sa candidature, une autre voix émerge, celle de l’ancien Premier ministre Henri Marie Dondra (HMD), dont la candidature à la présidentielle semble de plus en plus probable.

Le 18 février 2025, plus d’un millier de personnes ont défilé dans les rues de Bria, chef-lieu de la Haute-Kotto, pour exiger que Dondra se lance dans la course à la présidence. Brandissant des pancartes affichant des slogans comme « Dondra doit être candidat », ces manifestants ont exprimé un soutien fervent à l’ancien chef du gouvernement.

La marche, qui a pris une ampleur symbolique, a été présentée comme une initiative populaire venant directement des citoyens de la Haute-Kotto : « Le président Dondra ne s’est pas encore prononcé sur une quelconque candidature à l’élection présidentielle. Nous avons été surpris d’apprendre la nouvelle de cette marche », a réagi un membre du bureau politique du parti UNIR (Unité Républicaine), fondé par HMD.

Bien que ce dernier n’ait pas encore pris de position publique sur sa candidature, les appels en sa faveur se multiplient dans tout le pays.

« Un parcours politique marqué par la réconciliation et le développement »

Henri Marie Dondra n’est pas un inconnu dans le paysage politique centrafricain. Ancien Premier ministre sous la présidence de Faustin-Archange Touadéra, il a occupé ce poste de 2016 à 2021, une période marquée par des tensions politiques et des défis sécuritaires en République centrafricaine. Son passage à la tête du gouvernement a été caractérisé par des efforts pour stabiliser le pays et relancer l’économie, malgré les nombreuses difficultés liées à la crise sécuritaire et aux divisions politiques.

Dondra a également été un acteur clé dans le processus de réconciliation nationale, en cherchant à rapprocher les différentes factions politiques et sociales du pays. En parallèle, il a travaillé sur des projets de développement dans divers secteurs, notamment les infrastructures, l’éducation et la santé. Son engagement pour l’unité nationale et la paix a renforcé son image d’homme de dialogue et de compromis, des qualités qui ont séduit une partie de la population.

En dehors de son rôle politique, Henri Marie Dondra est également reconnu pour son action sociale. Il a investi dans des projets d’amélioration des conditions de vie des populations les plus vulnérables, notamment à travers des initiatives de développement local et des programmes d’accès à l’eau potable et à l’assainissement dans le 7e arrondissement de Bangui.

Aujourd’hui à la tête de UNIR, une formation politique qu’il a fondée après sa démission du gouvernement, Henri Marie Dondra est perçu comme une alternative sérieuse au président Touadéra. Bien que ce dernier bénéficie toujours d’un large soutien dans certaines régions du pays, HMD jouit d’une popularité croissante, notamment dans des localités comme la Haute-Kotto, où il a su tisser des liens solides avec les communautés locales.

Un diplomate africain basé à Bangui confie : « Aujourd’hui, Dondra est l’un des rares profils politiques qui peut réellement changer la donne en Centrafrique ». Cette appréciation n’est pas isolée. De plus en plus de voix s’élèvent pour souligner la popularité de l’ex-Premier ministre, considéré par beaucoup comme un leader capable de rassembler les Centrafricains autour d’un projet de paix et de prospérité.

L’appel à la candidature de Dondra ne semble pas limité à Bria, et les leaders locaux anticipent une extension du mouvement dans d’autres régions du pays.

Juvenal Grebotou, notable de la préfecture de la Vakaga, assure : « Ce que vous avez vu à Bria va se propager dans tout le pays. Beaucoup de Centrafricains adhèrent à son parti et voient en lui une alternative. »

Fera-t-il le grand saut et officialisera-t-il sa candidature face à Touadéra, ou restera-t-il dans l’ombre, entretenant le suspense jusqu’au dernier moment ? Une chose est certaine : la question de sa participation est désormais au cœur du débat politique centrafricain, et le pays s’apprête à vivre une campagne électorale palpitante.

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