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Dans un monde où les survivant·es de violences sexuelles liées aux conflits peinent à obtenir justice et reconnaissance, le Global Survivors Fund (GSF) s’impose comme une lueur d’espoir.

Fondé en octobre 2019 à Genève par les lauréat·es du prix Nobel de la paix 2018, le Dr Denis Mukwege et Nadia Murad, le GSF œuvre pour faciliter l’accès aux réparations pour ces survivant·es, souvent négligé·es par les mécanismes judiciaires traditionnels.

Le Dr Denis Mukwege, gynécologue congolais, a consacré sa vie à soigner les femmes victimes de violences sexuelles en République démocratique du Congo, notamment à l’hôpital de Panzi qu’il a fondé.

Nadia Murad, survivante yézidie de l’esclavage sexuel imposé par Daech, est devenue une voix majeure pour les victimes de violences sexuelles en temps de guerre. Leur rencontre a donné naissance au GSF, avec pour mission de combler le vide laissé par l’absence de réparations effectives pour les survivant·es.

Le GSF adopte une approche de co-création, impliquant activement les survivant·es dans la conception, la mise en œuvre et l’évaluation des programmes de réparation. Cette méthodologie garantit que les solutions proposées répondent réellement aux besoins exprimés par les personnes concernées. Chaque projet est adapté au contexte local, en collaboration avec des partenaires tels que des groupes de survivant·es, des organisations de la société civile et des autorités étatiques.

Des actions concrètes en République centrafricaine

Depuis 2003, la République centrafricaine est en proie à des conflits armés où les violences sexuelles sont utilisées comme arme de guerre. En 2021, le GSF a lancé une étude sur les réparations en RCA, révélant des besoins urgents non satisfaits. En partenariat avec l’Association des Femmes Juristes Centrafricaines (AFJC) et la Fondation Dr Denis Mukwege, le GSF a identifié 285 survivant·es à Dékoa. Les besoins prioritaires incluent : Une compensation financière, des formations socio-économiques et un accompagnement professionnel, des soins médicaux, psychologiques et psychosociaux, l’obtention de documents d’identité pour les survivant·es et leurs enfants

Le GSF collabore également avec les autorités centrafricaines, notamment le Comité stratégique contre les violences sexuelles liées aux conflits et la Commission Vérité, Justice, Réparation et Réconciliation, pour élaborer une politique nationale de réparations.

Au-delà de la RCA, le GSF mène des projets dans plusieurs pays touchés par des conflits, tels que la République démocratique du Congo, la Guinée, l’Irak et l’Ukraine. Par exemple, en RDC, plus de 1 000 survivant·es ont bénéficié de soins médicaux, de soutien psychologique et de formations professionnelles. En Ukraine, le GSF a soutenu l’élaboration d’une loi sur les réparations urgentes pour les survivant·es de violences sexuelles liées au conflit.

Le GSF ne se contente pas de fournir une assistance directe ; il plaide également pour la mise en place de mécanismes de réparation durables. À travers des études mondiales, des ateliers et des partenariats avec des gouvernements et des organisations internationales, le GSF cherche à transformer les politiques et à garantir que les survivant·es obtiennent justice et reconnaissance.

Un avenir à construire ensemble

Alors que les conflits persistent et que les survivant·es continuent de lutter pour leurs droits, le travail du GSF rappelle l’importance de placer les victimes au cœur des solutions. Comme le souligne le Dr Denis Mukwege : « Les survivant·es ne doivent pas être réduit·es au silence ; leur voix est essentielle pour construire un avenir de justice et de paix. »

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