
Dans un discours empreint de gravité et d’espoir marquant la célébration de la biodiversité dans le monde ce jeudi 22 mai 2025, le ministre centrafricain de l’Environnement et du Développement durable, Thierry Kamach, a tiré la sonnette d’alarme sur l’état préoccupant de la biodiversité en République centrafricaine.
À l’occasion de cette journée, le ministre a souligné les menaces croissantes qui pèsent sur les écosystèmes du pays, tout en dévoilant une série d’initiatives concrètes visant à inverser la tendance. Selon lui, les graves formes d’exploitations de la faune et de la flore inquiète. Même si pour le moment la situation est sous contrôle, il faut intensifier la sensibilisation pour mettre la RCA à l’abri du danger.
Le territoire centrafricain, riche en forêts tropicales, savanes et zones humides, constitue un véritable sanctuaire pour la biodiversité. Pourtant, ce trésor naturel est aujourd’hui mis en péril par des phénomènes récurrents : déforestation galopante, agriculture sur brûlis, braconnage, exploitation minière anarchique et effets du changement climatique.
Thierry Kamach n’a pas mâché ses mots : « La nature nous offre généreusement ses ressources. Il est temps de la respecter, de la protéger et de la restaurer. »
Une riposte verte : 20 000 arbres pour soigner la terre
En réponse à la dégradation des terres et au réchauffement climatique, le ministère a lancé une vaste campagne nationale de reboisement. D’ici fin 2025, pas moins de 20 000 arbres seront plantés dans Bangui et dix grandes villes de province. L’objectif : reconstituer les écosystèmes forestiers, protéger les sols, et capter le carbone. Ce programme s’inscrit dans le cadre plus large de l’engagement de la Centrafrique à restaurer 3,5 millions d’hectares de terres dégradées à l’horizon 2030, dans le cadre de l’initiative panafricaine AFR100.
La Centrafrique ne mène pas seule cette bataille. Elle bénéficie de 10 millions de dollars du Fonds pour les forêts d’Afrique centrale (CAFI), destinés à soutenir des projets pilotes de conservation et de développement durable.
En parallèle, le pays a signé une convention stratégique avec l’ONG African Parks pour la gestion durable de l’Aire de Conservation de Chinko. Ce partenariat innovant prévoit également l’introduction de mécanismes de financement verts, tels que les crédits carbone, afin de mobiliser les ressources du secteur privé pour protéger la faune et les forêts.
Le gouvernement renforce aussi le réseau d’aires protégées, avec l’appui de partenaires comme l’Union européenne. Le programme ECOFAC 6, désormais clôturé, a ouvert la voie à une nouvelle phase : NATUR-AFRICA, qui met l’accent sur la résilience écologique et les opportunités économiques locales autour de la biodiversité.
Le ministre a salué le rôle des ONG locales, à l’image de Mbango Vert, qui mènent des campagnes de reboisement participatif et de sensibilisation à la gestion durable des terres. Le milieu académique n’est pas en reste : l’Université de Bangui, via son Laboratoire de biodiversité végétale et fongique, multiplie les recherches sur la conservation et l’adaptation aux changements climatiques.
Un appel à la responsabilité collective
Thierry Kamach a interpellé les autorités locales, les entreprises, les jeunes et les leaders communautaires : « La lutte pour l’environnement ne peut pas être portée par l’État seul. Elle est l’affaire de tous. » Il a également exprimé sa confiance envers le Fonds bleu pour le climat, un mécanisme régional attendu comme levier majeur de financement pour les pays du Bassin du Congo.
Le discours du ministre Kamach marque un tournant : celui d’une Centrafrique résolument engagée à défendre son patrimoine naturel. Face aux défis environnementaux, les mots cèdent désormais la place à l’action. Et si les moyens restent limités, la volonté, elle, ne manque pas. « L’avenir de notre biodiversité dépend de notre capacité à agir maintenant, ensemble. »