Le 4 novembre 2025, Zohran Mamdani, un démocrate-socialiste de 34 ans, a remporté l’élection municipale de New York, créant un séisme politique à la fois local et national. Sa victoire face au poids lourd de la politique Andrew Cuomo est perçue comme un puissant signal de la base électorale en faveur d’un changement radical.
Une victoire historique et ses implications
L’élection de Zohran Mamdani est historique à plus d’un titre. En plus d’être le plus jeune maire de New York depuis plus d’un siècle, il devient le premier maire musulman de la ville, ainsi que le premier à être né dans un pays africain, l’Ouganda. Son discours de victoire a été marqué par un message de défi direct au président Donald Trump, qualifiant son élection de victoire de « l’espoir sur la tyrannie ».
Cette victoire est aussi une défaite cinglante pour l’établissement politique traditionnel, incarné par son rival Andrew Cuomo, ancien gouverneur de l’État et figure majeure du Parti démocrate. Mamdani a lui-même déclaré que ses supporters avaient « renversé une dynastie politique ».
Un programme axé sur la justice sociale
La campagne de Zohran Mamdani a trouvé son socle dans un mot d’ordre simple : rendre New York « abordable ». Son programme, considéré comme le plus à gauche depuis des décennies, propose une série de mesures concrètes financées par une augmentation des impôts des plus riches :
· Gel des loyers pour les logements encadrés.
· Gratuité des bus et amélioration du réseau.
· Crèches universelles et gratuites.
· Création d’un réseau d’épiceries municipales pour proposer une alimentation à bas coût.
Un socialisme « à l’américaine » dans l’arène nationale
Zohran Mamdani est un membre des Democratic Socialists of America (DSA). Son succès s’inscrit dans une dynamie plus large de montée en puissance de l’aile gauche du Parti Démocrate, incarnée par des figures comme Bernie Sanders, Alexandria Ocasio-Cortez ou Rashida Tlaib.
Sa victoire est analysée comme un coup de semonce pour un Parti Démocrate en pleine réflexion après la défaite de Kamala Harris face à Donald Trump en 2024. Elle démontre la popularité d’un message économique progressiste et la capacité des socialistes à gagner une élection majeure.
Les tensions avec la Maison Blanche sont palpables. Donald Trump avait explicitement appelé à voter pour Andrew Cuomo et menacé de couper les fonds fédéraux à la ville en cas de victoire de Mamdani, qu’il a faussement qualifié de « communiste ». Le nouveau maire a répliqué qu’il n’hésiterait pas à « traîner l’administration Trump en justice si nécessaire ».
Le parcours d’un « outsider »
Le parcours personnel de Zohran Mamdani a largement contribué à forger son image d’outsider. Né en Ouganda, il a grandi en Afrique du Sud avant d’immigrer à New York avec sa famille à l’âge de 7 ans. Il a obtenu la citoyenneté américaine en 2018, ce qui, en vertu de la Constitution, le rend inéligible à une candidature présidentielle puisqu’il n’est pas « citoyen américain de naissance ».
Avant sa carrière politique, il a été conseiller en logement et rappeur sous le nom de « Mr. Cardamom ». Élu à l’Assemblée de l’État de New York en 2021, il a mené une campagne digitale percutante, publiant des vidéos virales en plusieurs langues pour toucher un électorat diversifié.
L’élection de Zohran Mamdani à la mairie de New York marque un tournant significatif. Elle place la lutte contre les inégalités au cœur du débat politique et ouvre une nouvelle ère d’incertitude, mais aussi de possibles, pour la gauche américaine. Son mandat, qui débutera le 1er janvier 2026, sera observé de très près, car il pourrait bien préfigurer l’avenir du Parti Démocrate et de la politique aux États-Unis.
