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Après avoir créé le diable dans cette partie du pays, le gouvernement accuse les autorités de cette localité d’être derrière la milice Azandé Ani Kpi Gbé
 Depuis 2021, le député Ernest Mizedio, représentant de la circonscription d’Obo 1, s’est illustré par ses alertes répétées dans les médias et à la tribune de l’Assemblée nationale, attirant l’attention sur la situation humanitaire et sécuritaire critique dans la préfecture du Mbomou.

Il a notamment dénoncé les exactions commises par les éléments de l’Unité pour la Paix en Centrafrique (UPC), dirigée par le seigneur de guerre Ali Darassa. Malgré ses multiples interpellations, y compris lors d’une rencontre avec le Premier ministre de l’époque, ses appels à l’aide sont restés sans réponse concrète de la part des autorités.

Il convient de rappeler que cette région a longtemps été laissée à la merci des groupes armés. La Lord’s Resistance Army (LRA) de Joseph Kony y a sévi pendant des années, plongeant les populations locales dans la terreur.

Au lieu de leur apporter justice et réparation, le gouvernement centrafricain a fini par s’entendre avec les autorités ougandaises pour rapatrier les hommes de Kony dans leur pays d’origine, abandonnant ainsi les victimes à leur triste sort.

Depuis 2018, les hommes de l’UPC ont pris le relais, imposant à leur tour leur loi sur la région. Face à cette insécurité chronique et à l’inaction persistante de l’État, les populations, livrées à elles-mêmes, n’ont eu d’autre choix que de former des groupes d’autodéfense. Les jeunes, en particulier, se sont mobilisés pour protéger leurs familles et leurs villages.

Ainsi, alors que les cris de détresse s’accumulent à Obo, les réponses de Bangui demeurent rares, voire inexistantes. Ce silence officiel face à tant de souffrances alimente un sentiment d’abandon et de frustration grandissante parmi les habitants du Mbomou.

En 2021, sans aucune consultation préalable avec le député Ernest Mizedio, les autorités ont collaboré avec des partenaires étrangers, notamment les alliés du groupe Wagner, pour recruter et former 200 jeunes à Obo.

Cette initiative visait officiellement à renforcer la sécurité locale. « J’ai appris cette initiative par les médias, comme tout le monde », a-t-il déclaré, soulignant ainsi le manque de communication et de coordination entre les autorités centrales et les représentants élus.

Lors de son retour dans sa circonscription en 2024, il a constaté que ces jeunes étaient désormais intégrés aux Forces armées centrafricaines (FACA) et armés dans la ville.

« Cela ne pose pas de problème en soi, si c’est dans l’intérêt de servir leur pays », a-t-il précisé.

Cependant, la situation actuelle soulève de nombreuses interrogations. Parmi ces 200 recrues, 16 ont été arrêtées et 3 sont portées disparues, suscitant de vives inquiétudes quant à leur encadrement, leur protection, et le respect de leurs droits.

Depuis le 30 avril 2025, la ville de Zémio, située dans la préfecture du Haut-Mbomou en République centrafricaine, est le théâtre de violents affrontements entre les miliciens du groupe Azandé Ani Kpi Gbé et les Forces armées centrafricaines (FACA), appuyées par des mercenaires russes du groupe Wagner et des Casques bleus népalais de la MINUSCA.

Le 3 mai 2025, une offensive conjointe des FACA, des mercenaires russes et des Casques bleus a été lancée contre les positions des miliciens Azandés dans le quartier AIM, au cœur de Zémio. Ces combats ont entraîné des pertes humaines et provoqué le déplacement de nombreux habitants vers la République démocratique du Congo voisine.

Des informations non confirmées suggèrent que les miliciens Azandés utiliseraient des armes fournies précédemment par le groupe Wagner, ce qui soulève des questions sur la dynamique actuelle du conflit.

La situation à Zémio reste extrêmement préoccupante, avec des affrontements persistants et une population civile prise au piège des violences.

La situation dans le Mbomou doit être prise à bras-le-corps par le gouvernement afin d’éviter tout débordement susceptible d’être exploité par les ennemis de la paix.

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