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À l’approche des élections présidentielles en République Centrafricaine, le climat politique se tend autour d’un débat crucial : le cadre juridique actuel confère-t-il une légitimité démocratique au scrutin ou s’agit-il d’un passage en force vers un troisième mandat déguisé du Président en exercice ? 

Alors que le gouvernement en place mobilise ses structures pour asseoir la validité du processus électoral sous la nouvelle Constitution de 2023, l’opposition et une partie de la société civile rejettent ce cadre, dénonçant une violation de la Constitution de 2016. Ce bras de fer politique s’accompagne d’enjeux nationaux et internationaux majeurs, où chaque camp déploie des stratégies visant à peser sur l’issue du scrutin et son acceptation par la population. 

Depuis l’adoption de la Constitution de 2023, le paysage politique centrafricain est marqué par une reconfiguration du pouvoir. Pour le Président en exercice, cette nouvelle constitution constitue une base légale pour un « premier mandat » sous la 7ᵉ République, effaçant ainsi toute limitation qui lui interdirait de se représenter. Un argument rejeté par l’opposition, qui y voit une manœuvre destinée à contourner la Constitution de 2016 et à imposer un maintien au pouvoir. 

Dès lors, deux visions s’affrontent : Le gouvernement défend la légalité du processus, affirmant que les élections sont le prolongement naturel du référendum constitutionnel de 2023, qui aurait marqué une nouvelle ère institutionnelle et l’opposition dénonce une manipulation institutionnelle, appelant à un retour à la Constitution de 2016 et à une mobilisation populaire pour bloquer le processus électoral jugé illégitime. 

« Les stratégies du pouvoir : entre contrôle institutionnel et mobilisation électorale »

Face à la contestation, le gouvernement mise sur une double approche combinant légitimation institutionnelle et participation massive.  Encadrement politique et institutionnel du scrutin ; les autorités insistent sur la validité juridique des élections sous la nouvelle Constitution, et une mobilisation des institutions notamment de l’Autorité Nationale des Élections (ANE), les forces de sécurité et certaines personnalités influentes sont mises à contribution pour assurer un déroulement sans accroc du scrutin. 

L’opposition, exclue du cadre institutionnel qu’elle conteste, privilégie une approche de blocage politique et de pression internationale.  L’opposition argue que le scrutin est organisé sur des bases illégitimes et refuse d’en reconnaître les résultats, et appel au boycott électoral.

« Un test pour la démocratie centrafricaine »

Les élections présidentielles de 2025 s’annoncent comme un tournant pour la République Centrafricaine. Plus qu’un simple scrutin, elles cristallisent les luttes de pouvoir et les incertitudes sur l’avenir politique du pays.  La capacité des acteurs politiques à éviter une crise majeure sera déterminante. Face à une population désabusée mais soucieuse de stabilité, le défi est de garantir un processus électoral crédible, tout en préservant la paix sociale. 

Reste à savoir si la RCA trouvera le chemin d’une transition démocratique apaisée ou si elle s’enfoncera dans une nouvelle période d’instabilité.

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