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La montée de la violence dans les établissements scolaires de Bangui inquiète de plus en plus. Dans un pays dirigé par des enseignants de haut niveau, la question de l’éducation doit être prise à bras le corps pour assurer l’avenir de la jeunesse qui en dépend. Mais force est de constater qu’en Centrafrique, c’est le contraire qui se produit.

Depuis quelques semaines, la violence scolaire en République centrafricaine prend une ampleur inquiétante, et les événements survenus dans deux établissements, le lycée Gbaloko et le lycée Fatima, attirent l’attention sur la dégradation des comportements des élèves, ainsi que sur les tensions qui existent entre les enseignants, les administrateurs scolaires et les élèves.

Les scènes de rébellion à Gbaloko, au nord de Bangui, sont venues secouer l’opinion publique. Les élèves, mécontents de la gestion de leurs bulletins scolaires, ont manifesté leur colère d’une manière spectaculaire et violente. Selon le proviseur de l’établissement, une partie des enseignants serait responsable des inscriptions frauduleuses, et il aurait donc fallu vérifier chaque cas avant de distribuer les bulletins. Cela aurait provoqué l’irritation des élèves, qui ont transformé cette situation en une révolte dans les rues. Ils ont défié les forces de l’ordre, et des actes de vandalisme ont été signalés.

 La question se pose alors : qui a tort et qui a raison dans cette histoire ? Le proviseur, qui tente de maintenir l’ordre et d’assurer une distribution conforme des bulletins, ou les élèves qui ont exprimé leur mécontentement de manière aussi violente ? Bien que des frustrations puissent être légitimes, il n’est jamais acceptable que des jeunes prennent d’assaut les rues, perturbent l’ordre public et usent de violence pour faire valoir leurs droits. Quelles valeurs cette forme de rébellion inculque-t-elle à la jeunesse centrafricaine ? Que reste-t-il de l’esprit de civisme et du respect des institutions ?

À quelques kilomètres de là, au lycée Fatima, situé dans le sixième arrondissement de Bangui, un autre incident a secoué la communauté scolaire. Un professeur a été violemment agressé par des élèves, et la direction de l’établissement a pris la décision radicale de suspendre les cours pendant un mois. Ce geste de défiance envers l’autorité scolaire a eu des répercussions dramatiques. En plus de l’agression, plusieurs élèves ont jeté des pierres aux forces de l’ordre, qui, après avoir tenté de contenir la situation, ont dû se retirer temporairement pour appeler des renforts. La violence a atteint un niveau tel qu’il est devenu difficile d’identifier les responsables directs de cet incident.

Ce climat de tension et de violence soulève une question essentielle : quel genre de citoyens la société centrafricaine est-elle en train de former aujourd’hui ? Si l’école est censée être un lieu d’apprentissage, de respect et de discipline, ces événements suggèrent plutôt l’émergence d’une génération désabusée et violente. Les actes de rébellion des élèves ne sont pas seulement un signe de désordre à l’intérieur de ces établissements, mais aussi un reflet de l’état de notre société : un lieu où la résolution pacifique des conflits semble de plus en plus mise de côté.

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