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La tension monte dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), où les déplacés des sites de Bulengo et de 8e CEPAC (Kimachine), à l’ouest de Goma, ont reçu un ultimatum de 72 heures de la part des rebelles du M23 pour évacuer les camps. Cette injonction, donnée le dimanche 9 février, arrive à expiration ce mardi 11 février, plongeant des milliers de personnes dans l’incertitude et l’angoisse.

L’ordre d’évacuation a provoqué un mouvement de départ encore limité, mais marqué par la peur. Dès le lundi 10 février, certains occupants ont commencé à démonter leurs abris de fortune, redoutant d’être contraints à quitter les lieux de force. Cependant, aucune assistance logistique n’a été prévue pour accompagner ces déplacés, les laissant livrés à eux-mêmes pour rejoindre des territoires où l’insécurité demeure omniprésente.

Les déplacés concernés sont pour la plupart originaires des territoires de Masisi (Nord-Kivu) et de Kalehe (Sud-Kivu), deux zones fortement touchées par les affrontements entre les rebelles du M23, soutenus par l’armée rwandaise, et les forces armées congolaises (FARDC). Beaucoup hésitent encore à partir, craignant pour leur sécurité et ne disposant d’aucune ressource pour reconstruire leur vie ailleurs.

« Un contexte humanitaire désastreux »

Depuis la prise de Goma par le M23, les conditions de vie des déplacés se sont considérablement dégradées. Déjà, plusieurs habitants de Masisi avaient amorcé un retour forcé vers leurs villages faute d’assistance humanitaire suffisante dans les camps.

En ville, la situation demeure préoccupante : Pénurie alimentaire et hausse des prix des denrées de première nécessité. Menaces de violences sexuelles, avec des femmes particulièrement vulnérables aux abus dans un climat d’impunité. Coupure d’internet, impactant gravement l’économie locale et la communication.

Bien que le renforcement militaire ait permis une relative stabilisation de certaines zones urbaines, le traumatisme psychologique des habitants est profond, nécessitant un soutien psychologique urgent.

« Les appels à l’aide de la communauté internationale »

Face à cette situation critique, les Nations unies et plusieurs organisations humanitaires ont exprimé leurs préoccupations quant au démantèlement précipité des camps et aux risques de destruction des infrastructures humanitaires. Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a lancé un appel urgent à la fin des hostilités et exhorté à une médiation pour éviter une catastrophe humanitaire de grande ampleur.

Alors que la communauté internationale tente d’intervenir diplomatiquement, les déplacés de Goma restent dans l’incertitude, forcés de choisir entre l’exode sans ressources et un retour périlleux vers des territoires en guerre.

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