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En Centrafrique, le climat médiatique se dégrade avec l’adoption récente d’une loi controversée sur la liberté de la communication, réintroduisant la pénalisation du délit de presse. Cette législation représente une menace directe pour les journalistes, fragilisant leur capacité à exercer librement et en toute sécurité leur métier. Face à cette pression, l’UJCA réorganise sa base pour protéger le métier.

Dans ce contexte tendu par l’adoption de la nouvelle loi controversée sur la liberté de la communication, les journalistes centrafricains ont choisi de s’unir pour mieux résister. Lors de leur Assemblée Générale souveraine, ils ont décidé de mettre en place un comité technique chargé de relire et réviser les textes statutaires et réglementaires de l’Union des Journalistes Centrafricains (UJCA).

Ce comité, coordonné par Thierry Mbomba et composé d’Angella Koyakangui, Frédéric Mbomba, Pascal Isidore Boutene, et Vernier Kpizingo, aura pour mission de moderniser la gouvernance de l’association, renforcer sa cohésion, et préparer une Assemblée Générale Extraordinaire dans les trois prochains mois.

Une réponse collective à un cadre législatif répressif

Le retour à la pénalisation des délits de presse s’inscrit dans un contexte où la liberté d’expression est de plus en plus restreinte. Cette loi expose les journalistes à des risques judiciaires majeurs, avec des sanctions pouvant aller jusqu’à la prison, freinant la liberté d’informer dans un pays qui traverse déjà de nombreux défis politiques et sociaux.

Face à cette montée des pressions, la décision de l’UJCA de revoir ses statuts n’est pas anodine : elle témoigne d’une volonté claire de renforcer la solidarité professionnelle et la capacité de riposte collective. Le comité technique devra veiller à ce que les nouvelles règles internes soutiennent une pratique journalistique éthique, protectrice des droits des journalistes, tout en consolidant l’organisation face à ces menaces.

Cette réorganisation intervient à un moment où la Centrafrique cherche à bâtir des institutions démocratiques stables. La liberté de la presse demeure un pilier essentiel pour assurer la transparence, la responsabilité et la participation citoyenne.

L’UJCA, par cette démarche, affirme son rôle de gardien des droits des journalistes et de la liberté d’expression : « En modernisant ses textes, l’association espère non seulement mieux protéger ses membres, mais aussi préparer une plateforme commune pour dialoguer avec les autorités et la société civile, afin d’alerter sur les dérives possibles liées à la nouvelle loi. » comme a souligné Jean Fernand Koena, le vice-président sortant de l’UJCA.

Le contexte actuel en Centrafrique impose aux journalistes un choix crucial entre résignation et mobilisation. Cette réorganisation interne sera un levier essentiel pour défendre la liberté d’expression, un droit fondamental menacé par le retour de la pénalisation des délits de presse.

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