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Dans une atmosphère détendue et studieuse à la fois, les étudiants de l’Institut Supérieur Newtech se sont réunis ce samedi 10 Mai au site touristique des Chutes de Boali pour une journée récréative placée sous le thème « La problématique du harcèlement sexuel en milieu estudiantin ».

Cette initiative inédite, orchestrée par l’Association des Étudiants de l’Institut Newtech, visait à conjuguer sensibilisation, expression artistique et cohésion estudiantine dans un cadre hors du commun.

Le choix de Boali, haut lieu du tourisme centrafricain, n’était pas anodin. Selon les organisateurs, l’objectif était de briser les barrières traditionnelles de la salle de classe pour favoriser un dialogue sincère et sans tabou autour d’un fléau qui gangrène l’environnement universitaire.

« Nous avons voulu un lieu symbolique, calme, en pleine nature, afin que les étudiants se sentent libres d’échanger sans pression. Boali est aussi un patrimoine culturel, et nous voulions associer la réflexion à la découverte », a expliqué Djamal Khalifa, président de l’Association des Étudiants de Newtech.

Des activités riches et variées

La journée a débuté par une conférence-débat animée par M. Jean Felix Riva, militant pour les droits des étudiants. Il a abordé sans détour les conséquences psychologiques, académiques et sociales du harcèlement sexuel dans les institutions universitaires.

« Le harcèlement sexuel n’est pas une abstraction. C’est une réalité que vivent, souvent en silence, bon nombre d’étudiants, notamment les femmes. Il est impératif que chacun comprenne où commencent les limites du respect. Soyez vigilants. Faites preuve de maturité dans vos relations interpersonnelles. La sexualité ne doit jamais être un outil de domination ou de chantage », a-t-il souligné dans son intervention.

Ensuite, un concours d’éloquence sur le thème a permis à plusieurs étudiants de briller par la pertinence de leurs arguments et la force de leur expression. Des prestations artistiques chants, poèmes, interprétations théâtrales ont ponctué la matinée, reflétant la sensibilité des jeunes faces à cette problématique.

Les jeux-concours ont apporté une touche de légèreté, tandis que les prestations artistiques ont exprimé, de façon métaphorique ou directe, les douleurs et les espoirs d’une jeunesse désireuse d’un milieu universitaire plus respectueux.

« J’ai été particulièrement touchée par le poème d’une étudiante de première année. Elle parlait de sa peur d’aller aux rattrapages à cause de remarques déplacées. C’était fort et douloureux à entendre, mais c’est important que cela sorte », a confié Herviane Ligbamboulou, étudiante en Licence 1.

Pour Serge Singha Bengba, président fondateur de l’Institut Supérieur Newtech, cette première édition est une réussite. Il en appelle cependant à renforcer la portée de cette journée dans les prochaines années : « Cette initiative est salutaire. Mais pour lui donner toute sa force, il faut impliquer les anciens étudiants. Ils ont une expérience, un vécu. Ils peuvent enrichir les débats et inspirer les plus jeunes. L’an prochain, j’aimerais voir une journée intergénérationnelle, festive mais aussi engagée. Nous devons bâtir une communauté soudée autour de valeurs d’éthique et de respect », a-t-il déclaré lors de la clôture.

Une journée saluée et appelée à se répéter

Les étudiants ayant participé à cette journée se disent rassurés, inspirés et motivés à porter la parole sur leur campus.

« Ce genre de journée nous montre qu’on peut parler de choses graves sans jugement, en sécurité. J’espère qu’on le refera, et qu’on pourra même toucher d’autres instituts ou universités », a affirmé Christian, étudiant en première année de gestion.

En mêlant réflexion, culture et divertissement, cette journée a su marquer les esprits. Aucun incident n’a été signalé, et les participants sont repartis enthousiastes, avec l’envie de prolonger ces échanges dans leur quotidien estudiantin.

Cette première édition aura posé les bases d’un engagement durable des étudiants de Newtech pour un milieu universitaire plus inclusif, sain et respectueux des droits de chacun.

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