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Dans un pays où les droits de l’enfant peinent à se frayer un chemin entre instabilité et indifférence sociale, les voix les plus jeunes se lèvent. Ce lundi 16 juin, les enfants parlementaires Tapori, issus du Mouvement International ATD Quart Monde, ont tenu une conférence de presse à Bangui pour dénoncer les nombreuses atteintes aux droits de l’enfant en République Centrafricaine. Une prise de parole rare, mais puissante.

Devant un parterre de journalistes, d’ONG et de représentants institutionnels, les jeunes du parlement Tapori ont plaidé pour une mise en œuvre effective des droits de l’enfant, dénonçant l’écart criant entre les textes de loi et la réalité quotidienne vécue par les enfants centrafricains.

« Nous voulons aller à l’école, pas à la mine. Nous voulons jouer, pas vendre dans les rues. Nous voulons vivre en paix, pas avec les armes », a déclaré un des jeunes orateurs.

Tapori, un mouvement d’amitié et de justice

Né au sein d’ATD Quart Monde, le courant Tapori est un mouvement mondial d’enfants unis autour des valeurs d’amitié, de respect des droits et d’égalité. Il transcende les barrières sociales, raciales ou culturelles, pour porter la parole des plus petits et des plus invisibles.

En Centrafrique, les enfants parlementaires Tapori se sont organisés en véritable force de plaidoyer, appuyée par des adultes engagés. Leur message est clair : les enfants doivent être protégés, entendus et considérés comme des acteurs du changement.

La Centrafrique s’est dotée en 2020 d’un code de protection de l’enfance, salué par les Nations Unies comme une avancée majeure. Ce texte criminalise le recrutement des enfants soldats, l’exploitation économique, les violences sexuelles, et garantit le droit à l’éducation, à la santé et à un développement harmonieux.

Pourtant, les enfants Tapori rappellent que les actes ne suivent pas les lois. Dans les quartiers de Bangui comme dans les zones rurales, les violations sont fréquentes et souvent banalisées. En 2023, l’UNICEF recensait encore près de 3 000 enfants associés à des groupes armés, et plus de 1 200 cas de violences sexuelles avaient été documentés entre 2020 et 2023.

Un appel à la responsabilité collective

Lors de cette conférence de presse, les jeunes ont interpellé les autorités, les communautés locales, et les partenaires internationaux. Ils appellent à l’application stricte des lois, mais aussi à une prise de conscience collective.

« Ce n’est pas seulement l’affaire du gouvernement ou des ONG. Chaque adulte doit protéger les enfants autour de lui. Chaque village, chaque quartier peut être un refuge ou un danger », a souligné une jeune fille membre du parlement Tapori.

Dans un pays encore fragilisé par des années de conflit, cette conférence de presse apparaît comme un signal d’espoir. Celui d’une jeunesse consciente, mobilisée, et porteuse de changement. Une jeunesse qui refuse la fatalité et revendique ses droits, haut et fort.

Tapori est un réseau mondial d’amitié entre enfants, initié par ATD Quart Monde. Il vise à rassembler des enfants de tous horizons pour bâtir un monde plus juste, sans exclusion ni discrimination. En Centrafrique, Tapori anime des espaces d’expression et de participation citoyenne pour les enfants, à travers notamment un parlement d’enfants.

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