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Alors que les groupes armés sont militairement affaiblis, le Président Touadéra choisit de signer un accord de paix avec des mercenaires étrangers, à l’étranger. Cette décision, qui ignore l’opposition démocratique et la jeunesse centrafricaine, soulève de vives inquiétudes.

 À quel prix se fait la paix, quand elle rime avec impunité et humiliation nationales ?

À quelques mois d’échéances électorales de tous les enjeux, la République centrafricaine assiste, médusée, à un tournant aussi incompréhensible qu’inquiétant. 

Le Président Faustin-Archange Touadéra, plébiscité pendant quelques mois par une jeunesse fervente pour briguer un troisième mandat, semble aujourd’hui tourner le dos à cette même population.  Laquelle population qui chantait la gloire du Président dans les rues, villes et villages comme la diaspora!

En signant, à l’étranger, un nouvel accord de paix avec des groupes armés (UPC et 3R) pourtant neutralisés par les Forces armées centrafricaines (FACA) et leurs alliés, le chef de l’État surprend et désarçonne. 

Pourquoi tendre la main à ceux que la République avait chassés, alors même que l’opposition démocratique crie au dialogue politique sans jamais être entendue ?

Pire encore, les autorités ont choisi de dialoguer exclusivement avec des mercenaires et criminels étrangers déjà retournés dans leur pays d’origine, au détriment des rebelles centrafricains tels que l’ancien député Kema, Noureddine Adam ou Armel Sayo, dont les proches croupissent innocemment dans les prisons de Bangui.

 Cet accord, présenté comme une cessation des hostilités, ressemble davantage à un acte de mépris : mépris envers l’opposition démocratique, mépris envers la jeunesse qui avait porté haut les espoirs d’un troisième mandat, mépris enfin envers les soldats centrafricains, aujourd’hui sommés de collaborer avec leurs anciens bourreaux.

Faut-il y voir la main invisible du Tchad, désireux de garder une influence sur le territoire centrafricain à travers un retour facilité de ses mercenaires ? 

La question mérite d’être posée tant cette initiative présidentielle, en plus d’être dangereuse, apparaît comme suicidaire pour l’unité et la concorde nationale.

De plus en plus, l’on perçoit que le Président est entouré de Conseillers dont les orientations ne pourraient que servir au mieux l’intérêt national.

Les FACA, qui ont versé leur sang pour libérer la nation face à ces seigneurs de guerre sans foi ni cœur, accepteront-ils d’être subordonnés à Ali Darassa, au général Bobo et à d’autres criminels notoires ? Le risque d’un soulèvement militaire devient réel, d’autant plus que les problèmes de primes persistent encore dans les bases à l’intérieur du pays, avec des conséquences potentiellement incontrôlables.

Plus que jamais, il est urgent que le Président Touadéra écoute enfin son Peuple. 

L’impunité zéro qu’il a longtemps promise ne saurait être réduite à un slogan vide face à des alliances iniques. 

La République centrafricaine n’a pas besoin de nouveaux accords de façade ; elle a besoin de justice, de vérité et du respect de la souveraineté populaire.

La République centrafricaine est lassée de ces accords répétés qui se soldent systématiquement par un simple partage de postes ministériels.  Le Président Touadéra a encore le choix : servir l’histoire en défendant l’intérêt général ou trahir la confiance de son peuple en pactisant avec ses ennemis d’hier.

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